Les Massaï en Tanzanie : traditions & rencontres respectueuses

Les Massaï en Tanzanie : traditions & rencontres respectueuses

La Tanzanie abrite l’une des communautés les plus emblématiques du continent africain. Les Massaï, reconnaissables à leurs vêtements rouges éclatants et leurs parures de perles, perpétuent un mode de vie ancestral depuis des siècles dans les vastes plaines qui s’étendent du nord de la Tanzanie jusqu’au Kenya voisin. Leur culture fascine les voyageurs du monde entier, attirés par l’authenticité d’un peuple qui a su préserver son identité malgré la modernisation galopante. Rencontrer les Massaï représente bien plus qu’une simple expérience touristique : c’est une immersion culturelle profonde qui nous invite à questionner nos propres valeurs et notre rapport à la nature. Dans un monde où les traditions s’effacent progressivement, ces gardiens des savanes incarnent une résistance culturelle remarquable.

Leur territoire, qui englobe certaines des plus belles réserves naturelles d’Afrique orientale, offre un cadre exceptionnel pour des rencontres authentiques. Mais comment approcher cette communauté avec respect et sensibilité ? Quelles sont les véritables traditions qui rythment leur quotidien ? Cet article vous guide à travers l’univers fascinant des Massaï tout en vous préparant à des rencontres éthiques et enrichissantes.

Qui sont vraiment les Massaï ?

Les Massaï constituent un groupe ethnique nilotique qui compte aujourd’hui environ un million de membres répartis entre la Tanzanie et le Kenya. Leur histoire remonte au XVe siècle, lorsque leurs ancêtres ont migré depuis la vallée du Nil pour s’installer dans les hautes terres d’Afrique orientale. Cette migration s’est étalée sur plusieurs siècles, façonnant progressivement une identité culturelle unique centrée sur l’élevage du bétail. Pour les Massaï, le bétail représente bien davantage qu’une simple ressource économique : c’est le cœur de leur système social, leur monnaie d’échange, leur prestige et leur lien spirituel avec le monde. Un homme massaï se définit traditionnellement par la taille de son troupeau, et la dot lors des mariages se calcule en têtes de bétail. Cette relation intime avec les animaux a façonné leur mode de vie semi-nomade, les poussant à se déplacer régulièrement en quête de pâturages verdoyants et de points d’eau.

Contrairement aux idées reçues, les Massaï ne forment pas un groupe homogène mais se divisent en plusieurs sections avec des dialectes et des coutumes légèrement différents. Les principaux groupes incluent les Kisongo en Tanzanie, les Purko au Kenya, et plusieurs autres sous-groupes qui partagent néanmoins des fondamentaux culturels communs. Leur langue, le maa, appartient à la famille des langues nilo-sahariennes et se transmet oralement de génération en génération. Cette tradition orale est d’une richesse extraordinaire, préservant l’histoire, les lois coutumières et les connaissances ancestrales à travers des récits, des chants et des proverbes. Les anciens, appelés « laigwenani », jouent un rôle crucial en tant que gardiens de cette mémoire collective et conseillers des plus jeunes générations.

Qui sont vraiment les Massaï

Aujourd’hui, les Massaï font face à des défis considérables qui menacent leur mode de vie traditionnel. L’expansion des aires protégées comme le Serengeti et le cratère du Ngorongoro a considérablement réduit leurs terres ancestrales de pâturage. Le gouvernement tanzanien estime que près de 40% des terres traditionnellement utilisées par les Massaï sont désormais inaccessibles en raison de la création de parcs nationaux et de réserves. Cette situation crée des tensions entre la conservation de la faune sauvage et les droits des populations autochtones. Pourtant, des études récentes démontrent que les pratiques pastorales des Massaï contribuent positivement à la biodiversité des savanes, leur gestion des terres ayant permis la coexistence harmonieuse entre bétail domestique et animaux sauvages pendant des siècles.

Les traditions qui définissent l’identité massaï

Le système d’âge constitue l’ossature de la société massaï. Chaque individu traverse des étapes précises qui déterminent son statut, ses responsabilités et ses privilèges au sein de la communauté. Les jeunes garçons commencent comme bergers, responsables de la garde des troupeaux dès leur plus jeune âge. Vers douze ou quatorze ans, ils subissent la circoncision, cérémonie majeure qui marque leur passage vers le statut de guerrier ou « moran ». Cette période de la vie, qui s’étend sur environ quinze ans, représente l’apogée de la masculinité massaï. Les morans se reconnaissent à leurs coiffures élaborées tressées avec de la terre rouge et leurs lances qu’ils portent constamment. Leur rôle traditionnel consistait à protéger le village contre les prédateurs et les raids ennemis, bien que ces fonctions aient largement évolué dans le contexte moderne.

Les cérémonies et rituels ponctuent l’existence massaï avec une régularité qui structure le temps social. L’Eunoto, cérémonie qui marque la transition des guerriers vers le statut d’anciens, rassemble des milliers de participants et peut durer plusieurs jours. Les mères des guerriers ont l’honneur de raser les cheveux de leurs fils, symbole de la fin de leur période de jeunesse combative. Cette cérémonie spectaculaire implique des chants, des danses traditionnelles et des sacrifices d’animaux. Les femmes massaï, bien que leur statut soit parfois controversé aux yeux occidentaux, jouent des rôles essentiels dans la préservation culturelle. Elles sont les gardiennes du foyer, les éducatrices des enfants et les artisanes qui créent les magnifiques bijoux en perles qui caractérisent l’esthétique massaï. Chaque couleur de perle possède une signification : le rouge évoque le courage et le sang, le bleu représente le ciel et l’eau, le blanc symbolise la pureté et le lait.

traditions qui définissent l'identité massaï

La danse traditionnelle massaï, particulièrement l’adumu ou « danse du saut », est devenue emblématique de leur culture 🦁. Les guerriers forment un cercle en chantant des mélodies rythmées, puis chacun entre à tour de rôle au centre pour effectuer des sauts verticaux impressionnants, les pieds joints, démontrant leur force et leur agilité. Plus un guerrier saute haut, plus il attire l’admiration de la communauté et l’attention des jeunes femmes. Ces danses ne sont pas de simples divertissements mais des expressions profondes d’identité collective et de cohésion sociale. Les visiteurs qui assistent à ces cérémonies doivent comprendre qu’ils participent à un moment sacré, pas à un spectacle conçu pour le tourisme. Cette distinction reste fondamentale pour maintenir le respect mutuel entre observateurs et participants.

Les villages massaï et leur organisation

Le boma, village traditionnel massaï, suit une architecture circulaire profondément symbolique. Une enceinte d’épineux protège l’ensemble contre les prédateurs, tandis qu’à l’intérieur, les huttes forment un cercle autour d’un enclos central destiné au bétail. Cette configuration reflète la priorité absolue accordée à la protection des animaux, véritable trésor de la communauté. Les maisons, appelées « inkajijik », sont construites par les femmes selon des techniques ancestrales. Elles mélangent de la boue, des branches, de la bouse de vache et de l’herbe pour créer des structures basses et solides, admirablement adaptées au climat des savanes. L’intérieur, sombre et frais, se divise en plusieurs espaces : une zone pour dormir, un coin pour le feu qui ne s’éteint jamais, et parfois un petit enclos pour les jeunes veaux les plus fragiles.

La vie quotidienne dans un boma suit un rythme immuable dicté par les besoins du troupeau et les saisons. Les journées commencent avant l’aube, lorsque les femmes sortent traire les vaches tandis que les bergers préparent les animaux pour la transhumance quotidienne. Le lait, parfois mélangé avec du sang prélevé sur les bovins sans les tuer, constitue la base de l’alimentation traditionnelle massaï. Cette pratique, bien qu’elle puisse surprendre les étrangers, témoigne d’une relation symbiotique remarquable entre l’homme et l’animal. Les Massaï prélèvent uniquement ce dont ils ont besoin sans compromettre la santé de leurs bêtes. Aujourd’hui, l’alimentation s’est diversifiée, intégrant des céréales, des légumes et d’autres produits, mais le lait et la viande restent centraux dans leur régime.

villages massaï

L’organisation sociale repose sur un système de clans patrilinéaires où chaque individu connaît précisément son lignage sur plusieurs générations. Les mariages suivent des règles strictes pour éviter la consanguinité, et la polygamie reste pratiquée, bien qu’elle tende à diminuer sous l’influence de facteurs économiques et éducatifs modernes. Une famille peut compter plusieurs épouses vivant dans des huttes séparées au sein du même boma, chacune gérant son propre foyer et ses enfants. Le chef de famille, généralement le père, prend les décisions importantes concernant le troupeau et représente sa famille lors des conseils communautaires. Les femmes, malgré un statut traditionnel subordonné, gagnent progressivement en autonomie grâce à l’éducation et à des projets économiques qui leur permettent de générer des revenus indépendants, notamment à travers la vente d’artisanat 🎨.

Rencontrer les Massaï de manière respectueuse

Organiser une rencontre authentique avec les Massaï nécessite une préparation minutieuse et une réflexion éthique. De nombreuses agences touristiques proposent des visites dans des villages massaï, mais toutes ne respectent pas les mêmes standards de qualité et d’éthique. Les visites exploitatives, où les communautés sont traitées comme des attractions de zoo humain, causent des dommages considérables à la dignité des populations et perpétuent des stéréotypes réducteurs. Privilégiez les tours opérateurs qui travaillent directement avec les communautés, leur reversent une part équitable des bénéfices et limitent le nombre de visiteurs pour éviter la sur-fréquentation. Des organisations comme la Tanzania Cultural Tourism Organization certifient des programmes qui garantissent des interactions authentiques et bénéfiques pour les communautés locales.

Avant votre visite, renseignez-vous sur les codes de conduite appropriés. La photographie représente un sujet particulièrement sensible : ne prenez jamais de photos sans autorisation explicite, et soyez prêt à offrir une compensation si demandée. Les Massaï ont progressivement compris que leur image possède une valeur commerciale, ce qui est parfaitement légitime. Plutôt que de voler des clichés subrepticement, engagez la conversation, montrez de l’intérêt sincère pour leurs vies et leurs traditions, et les opportunités photographiques viendront naturellement. Habillez-vous de manière modeste en couvrant épaules et genoux, particulièrement important pour les femmes. Apportez des cadeaux utiles plutôt que de l’argent directement : fournitures scolaires, médicaments de base, vêtements ou ustensiles pratiques sont généralement appréciés. Évitez les bonbons et sucreries qui contribuent aux problèmes dentaires dans des régions où l’accès aux soins est limité.

Rencontrer les Massaï de manière respectueuse

Pendant la visite, adoptez une posture d’apprenant humble plutôt que de touriste consommateur. Posez des questions ouvertes qui invitent au partage d’expériences plutôt qu’à des réponses formatées. Les Massaï, malgré leur mode de vie traditionnel, sont parfaitement conscients du monde moderne et beaucoup parlent anglais, particulièrement les plus jeunes générations scolarisées. Montrez de l’intérêt pour leurs défis contemporains : l’accès à l’éducation, la gestion des conflits homme-faune, les changements climatiques qui affectent les pâturages. Cette approche transforme une simple visite touristique en un véritable échange interculturel enrichissant pour les deux parties. Certains programmes proposent des immersions de plusieurs jours où vous participez aux activités quotidiennes : garde des troupeaux, collecte d’eau, préparation des repas. Ces expériences offrent des perspectives incomparables sur la réalité de la vie pastorale ☀️.

Les meilleures régions pour des rencontres authentiques

La région d’Arusha, porte d’entrée vers les grands parcs du nord tanzanien, abrite de nombreuses communautés massaï facilement accessibles. Les villages autour du Mont Meru et dans la zone de conservation du Ngorongoro offrent des opportunités d’interactions authentiques. Monduli, situé à environ cinquante kilomètres d’Arusha, est particulièrement réputé pour ses programmes de tourisme communautaire bien établis. Les visiteurs peuvent y participer à des randonnées guidées par des guerriers massaï qui partagent leurs connaissances sur les plantes médicinales, les techniques de pistage et la lecture du paysage. La marche à travers les collines verdoyantes offre des panoramas spectaculaires sur le mont Meru et permet d’observer la faune locale dans son habitat naturel.

Le district de Longido, près de la frontière kényane, préserve des traditions encore plus intactes grâce à son isolement relatif. Les communautés y maintiennent un mode de vie largement pastoral avec moins d’influence touristique. Les visiteurs qui s’aventurent dans cette région doivent être prêts à des conditions plus rustiques mais bénéficieront d’expériences exceptionnellement authentiques. Les guides locaux organisent des treks de plusieurs jours à travers les pâturages, avec nuitées dans des bomas traditionnels où vous serez accueillis comme des invités d’honneur. Ces expériences permettent de comprendre véritablement les rythmes et les défis de la vie pastorale, loin des représentations stéréotypées souvent véhiculées par les médias.

La zone de conservation du Ngorongoro présente un cas particulier où les Massaï ont négocié le droit de continuer à faire paître leurs troupeaux à l’intérieur d’une aire protégée. Cette cohabitation entre conservation et mode de vie traditionnel offre un modèle unique en Afrique. Les visiteurs du cratère peuvent observer des bergers massaï guidant leurs troupeaux près des troupeaux de zèbres et de gnous, illustration vivante de la coexistence possible entre l’homme et la faune sauvage. Des programmes spécifiques permettent de combiner safari traditionnel et visite de villages massaï, créant une expérience touristique complète qui intègre nature et culture. Près du lac Natron, dans le nord-est de la Tanzanie, les Massaï vivent dans un environnement particulièrement austère dominé par ce lac salé aux eaux rougeâtres. Cette région moins fréquentée offre des rencontres intimes et des paysages surréalistes 🌋.

L’artisanat massaï et son importance économique

Les perles multicolores constituent l’élément le plus reconnaissable de l’artisanat massaï. Les femmes créent des bijoux complexes dont les motifs et couleurs véhiculent des messages précis sur le statut marital, l’âge et le clan de la porteuse. La fabrication de ces parures demande des heures de travail minutieux, enfilant des milliers de petites perles selon des schémas transmis de mère en fille. Traditionnellement, les perles provenaient de matériaux naturels comme des graines, des coquillages ou des os, mais les perles de verre importées depuis le XIXe siècle ont progressivement dominé. Aujourd’hui, cet artisanat représente une source de revenus cruciale pour les femmes massaï, leur permettant d’acquérir une autonomie financière dans une société traditionnellement patriarcale.

Des coopératives féminines se sont développées dans plusieurs régions pour commercialiser l’artisanat massaï sur les marchés internationaux. Ces organisations garantissent des prix équitables aux artisanes tout en maintenant des standards de qualité élevés. Lorsque vous achetez des bijoux massaï, privilégiez les achats directs auprès des communautés ou via des coopératives certifiées plutôt que dans les boutiques touristiques où les intermédiaires captent l’essentiel de la valeur. Les objets vendus comprennent des colliers, bracelets, boucles d’oreilles, mais aussi des articles décoratifs comme des calebasses ornées, des lances miniatures et des représentations de guerriers. Chaque achat contribue directement au bien-être des familles et finance souvent la scolarisation des enfants, investissement prioritaire pour de nombreuses familles massaï conscientes que l’éducation représente la clé de l’avenir de leurs enfants.

L'artisanat massaï et son importance économique

Au-delà des perles, les Massaï produisent divers objets artisanaux reflétant leur culture matérielle. Les gourdes en calebasse, utilisées traditionnellement pour transporter le lait et le sang, sont décorées de motifs géométriques et de perles. Les bâtons de marche sculptés, essentiels pour tout berger, deviennent des œuvres d’art avec leurs poignées finement travaillées. Les étoffes shoukas, ces tissus à carreaux caractéristiques portés par les Massaï, bien qu’aujourd’hui principalement achetées industriellement, sont parfois personnalisées avec des broderies ou des applications de perles. Cet artisanat évolue également avec l’apparition de créations contemporaines qui fusionnent techniques traditionnelles et design moderne, attirant une clientèle internationale sensible au commerce équitable et à l’authenticité culturelle 💎.

Les défis contemporains et l’avenir des Massaï

L’éducation représente probablement le changement le plus significatif affectant la société massaï contemporaine. Traditionnellement, l’éducation se transmettait oralement et pratiquement au sein de la communauté, préparant les jeunes à leurs rôles de pasteurs et gardiens du troupeau. L’école formelle, introduite par les missionnaires puis généralisée par les gouvernements post-coloniaux, bouleverse ce système. De nombreuses familles massaï reconnaissent désormais que l’éducation occidentale ouvre des opportunités économiques inaccessibles par le pastoralisme seul. Le taux de scolarisation a considérablement augmenté ces dernières décennies, bien qu’il reste inférieur aux moyennes nationales. Les filles en particulier bénéficient de programmes spécifiques visant à combattre les mariages précoces et à prolonger leur scolarité au-delà du primaire.

Les changements climatiques menacent directement le mode de vie pastoral. Les sécheresses se font plus fréquentes et plus sévères, décimant les troupeaux et poussant les communautés vers des situations de famine. En 2022, l’Afrique de l’Est a connu l’une des pires sécheresses de son histoire récente, avec des pertes de bétail estimées à plusieurs millions de têtes. Les pâturages traditionnels se dégradent, et les points d’eau se raréfient, intensifiant les conflits entre communautés pastorales et avec les agriculteurs sédentaires qui progressent dans les zones traditionnellement réservées à l’élevage. Les Massaï développent des stratégies d’adaptation : diversification des sources de revenus, réduction de la taille des troupeaux au profit de races plus résistantes, formation de systèmes d’alerte précoce pour les sécheresses. Des ONG internationales et le gouvernement tanzanien soutiennent ces initiatives, bien que les ressources restent souvent insuffisantes face à l’ampleur des défis.

tribu massaï

Les tensions avec les autorités de conservation constituent un autre enjeu majeur. Le gouvernement tanzanien a annoncé en 2022 son intention d’étendre certaines aires protégées, ce qui pourrait déplacer des milliers de Massaï de leurs terres ancestrales. Ces décisions, justifiées par la nécessité de protéger la faune menacée et de développer le tourisme, ignorent souvent les contributions des Massaï à la conservation. Des études scientifiques démontrent pourtant que les pratiques pastorales massaï ont maintenu la biodiversité des savanes pendant des siècles. Leur connaissance intime des écosystèmes, leur tolérance envers les prédateurs (malgré les pertes de bétail) et leurs déplacements saisonniers qui laissent aux terres le temps de se régénérer constituent des pratiques de gestion durable que les approches conservationnistes modernes gagneraient à intégrer plutôt qu’à exclure. Des mouvements de défense des droits autochtones se mobilisent pour garantir que les Massaï puissent continuer à vivre sur leurs terres ancestrales 🌍.

Recommandations pratiques pour votre voyage

Planification et logistique : La meilleure période pour visiter les communautés massaï s’étend de juin à octobre, pendant la saison sèche où les routes sont praticables et les températures agréables. Les mois de décembre à février constituent également une excellente fenêtre, bien que les températures soient plus élevées. Évitez la saison des pluies (mars-mai et novembre) où les déplacements deviennent difficiles et certains villages isolés inaccessibles. Réservez votre visite plusieurs semaines à l’avance auprès d’agences réputées qui ont établi des partenariats durables avec les communautés. Une visite typique dure entre trois et six heures, mais des programmes d’immersion de plusieurs jours offrent des expériences bien plus profondes pour ceux qui ont le temps.

Budget et tarifs : Attendez-vous à payer entre 20 et 50 dollars américains par personne pour une visite de village standard, selon la durée et les activités incluses. Ce tarif devrait comprendre les droits d’entrée reversés à la communauté, un guide local et généralement des démonstrations culturelles. Les programmes d’immersion de plusieurs jours coûtent entre 100 et 200 dollars par jour, incluant hébergement, repas et activités. Prévoyez un budget additionnel pour l’achat d’artisanat si vous souhaitez ramener des souvenirs authentiques. Les prix de l’artisanat varient considérablement selon la complexité et la taille des pièces : un simple bracelet coûte quelques dollars tandis qu’un collier élaboré peut atteindre 50 à 100 dollars. Négociez avec respect mais n’hésitez pas à marchander modérément, pratique normale et attendue dans la culture locale.

avion-voyage

Santé et sécurité : Les villages massaï se situent souvent dans des zones reculées où l’accès aux services médicaux est limité. Assurez-vous que vos vaccinations sont à jour, particulièrement contre la fièvre jaune, l’hépatite A et B, et la typhoïde. Un traitement antipaludique prophylactique est fortement recommandé car de nombreuses régions massaï sont situées dans des zones d’endémie. Apportez une trousse de premiers secours comprenant antiseptiques, pansements, médicaments contre les troubles digestifs et antidouleurs. L’eau potable n’est pas toujours disponible : emportez des pastilles de purification ou un système de filtration portable. Protégez-vous du soleil intense des savanes avec chapeau, lunettes et crème solaire haute protection. Les communautés massaï sont généralement très accueillantes et sûres, mais respectez les consignes de vos guides concernant la faune sauvage qui peut traverser les villages 🦒.

Questions fréquemment posées

Peut-on visiter un village massaï avec des enfants ? Absolument, et les enfants sont généralement très bien accueillis dans les communautés massaï qui valorisent énormément la famille. Les interactions entre enfants de différentes cultures créent souvent des moments particulièrement touchants. Préparez vos enfants en leur expliquant qu’ils découvriront un mode de vie très différent du leur, et encouragez-les à observer avec curiosité et respect. Les jeunes bergers massaï du même âge seront probablement ravis de leur montrer comment garder les animaux ou jouer à des jeux traditionnels.

Les Massaï vivent-ils encore de manière traditionnelle ? La réponse est nuancée. De nombreux Massaï maintiennent des pratiques traditionnelles centrées sur l’élevage pastoral tout en intégrant des éléments modernes. Vous verrez des guerriers en tenue traditionnelle portant des téléphones portables, des maisons traditionnelles équipées de panneaux solaires, des femmes en perles traditionnelles emmenant leurs enfants à l’école. Cette fusion entre tradition et modernité représente une adaptation naturelle plutôt qu’une perte d’authenticité. Les communautés plus isolées tendent à maintenir des modes de vie plus traditionnels, tandis que celles proches des villes ont davantage intégré des éléments modernes.

Comment contribuer positivement aux communautés massaï ? Au-delà du paiement des frais de visite, plusieurs options s’offrent à vous. Achetez de l’artisanat directement auprès des artisanes plutôt que dans les boutiques intermédiaires. Soutenez des organisations qui financent l’éducation des filles massaï ou l’accès à l’eau potable dans les villages. Certaines ONG proposent des programmes de parrainage scolaire permettant de financer l’éducation d’un enfant spécifique. Après votre retour, partagez vos expériences de manière respectueuse en évitant les clichés et en mettant en lumière la richesse culturelle et les défis contemporains des Massaï.

Quelle est la situation des femmes dans la société massaï ? La condition féminine chez les Massaï fait l’objet de débats complexes. Traditionnellement, les femmes occupent un statut subordonné avec des pratiques comme les mariages arrangés et l’excision qui choquent les sensibilités occidentales. Cependant, des changements significatifs sont en cours : l’éducation féminine progresse, l’excision diminue grâce à des campagnes de sensibilisation, et les femmes accèdent à une autonomie économique via l’artisanat et des projets générateurs de revenus. Aborder ce sujet nécessite de la nuance, évitant à la fois le relativisme culturel absolu et l’imposition de valeurs occidentales sans considération du contexte local.

Puis-je assister à des cérémonies traditionnelles ? Certaines cérémonies importantes comme l’Eunoto sont ouvertes aux visiteurs, mais nécessitent une invitation ou l’accompagnement d’un membre de la communauté. Ces événements se planifient des mois à l’avance et attirent des milliers de participants. Votre guide pourra vous informer si une cérémonie se déroule pendant votre séjour. Respectez l’atmosphère sacrée de ces événements : photographiez discrètement après autorisation, habillez-vous modestement et suivez les indications concernant où vous pouvez vous placer. Votre présence doit rester aussi discrète que possible pour ne pas perturber le déroulement du rituel.


L’exploration de la culture massaï transcende le simple tourisme pour devenir une leçon d’humilité et d’ouverture. Ces gardiens des savanes nous rappellent que la richesse d’une société ne se mesure pas à son niveau technologique mais à la profondeur de ses liens communautaires, à sa connexion avec la nature et à sa capacité à transmettre son héritage aux générations futures. Chaque rencontre respectueuse contribue à valoriser cette culture millénaire tout en apportant des ressources économiques essentielles aux communautés. En choisissant une approche éthique et réfléchie, vous devenez acteur d’un tourisme qui honore l’humanité dans sa diversité et participe à la préservation d’un patrimoine culturel inestimable. La Tanzanie vous attend avec ses horizons infinis et ses peuples fiers qui, malgré tous les défis, continuent de danser sous le ciel africain avec la même passion qui animait leurs ancêtres il y a des siècles 🌅.

4.9/5 - (33 votes)

Ça peut vous intéresser