

L’Islande, cette terre de glace et de feu située aux confins de l’Atlantique Nord, représente l’une des destinations les plus spectaculaires au monde pour les amateurs de bivouac et d’aventure en pleine nature. Cette île volcanique, où se côtoient glaciers millénaires et geysers bouillonnants, offre des paysages d’une beauté saisissante qui ont inspiré de nombreux aventuriers et photographes du monde entier. Le bivouac en Islande n’est pas seulement une activité de plein air, c’est une véritable immersion dans un environnement sauvage préservé où la nature règne en maître absolu. Les vastes étendues désertiques des hautes terres, les fjords profonds sculptés par les glaciers, les cascades vertigineuses qui dévalent les falaises basaltiques et les aurores boréales qui dansent dans le ciel nocturne créent un décor absolument magique pour tous ceux qui souhaitent vivre une expérience authentique au cœur de la nature nordique. Cependant, cette aventure exceptionnelle demande une préparation minutieuse et une connaissance approfondie des spécificités climatiques et géographiques de l’île, car l’Islande peut se révéler aussi impitoyable qu’elle est belle pour les visiteurs non préparés.
- Comprendre le climat islandais pour mieux s’adapter
- La réglementation du camping sauvage à connaître absolument
- L’équipement essentiel pour affronter les éléments 🎒
- Choisir les meilleurs spots de bivouac selon les régions
- Sécurité et préparation 🚨
- Les meilleurs moments pour partir selon les saisons 📅
- L’art de s’installer
- Gérer l’eau et l’alimentation en milieu hostile
- Respecter l’environnement fragile de l’Islande 🌱
- Photographier et immortaliser son aventure nordique 📸
Comprendre le climat islandais pour mieux s’adapter
Le climat islandais constitue sans doute le défi majeur que tout bivouaqueur doit maîtriser avant de se lancer dans cette aventure nordique. L’Islande bénéficie d’un climat océanique subpolaire fortement influencé par le Gulf Stream, ce courant marin chaud qui tempère considérablement les températures par rapport à d’autres régions situées à la même latitude. Cette particularité géographique explique pourquoi Reykjavík affiche des températures hivernales moyennes autour de 0°C, alors que des villes comme Anchorage en Alaska, pourtant plus au sud, connaissent des hivers bien plus rigoureux. Néanmoins, cette relative clémence ne doit pas masquer les variations extrêmes que peut connaître le climat islandais en l’espace de quelques heures seulement. Le temps en Islande change avec une rapidité déconcertante : un matin ensoleillé peut se transformer en après-midi pluvieux, venteux et brumeux, puis redevenir dégagé en soirée. Cette instabilité météorologique s’explique par la position géographique de l’île, située exactement à la rencontre de masses d’air arctiques froides et de courants atmosphériques tempérés venus du sud. Les vents constituent également un élément caractéristique du climat islandais, avec des rafales qui peuvent atteindre des vitesses impressionnantes, particulièrement dans les zones côtières et sur les hauts plateaux. Ces conditions ventilées, combinées à l’humidité ambiante, créent un facteur de refroidissement éolien qu’il est essentiel de prendre en compte lors de la planification de son bivouac.
La réglementation du camping sauvage à connaître absolument
La législation islandaise concernant le camping sauvage et le bivouac présente des spécificités qu’il convient de maîtriser parfaitement avant de partir à l’aventure. Contrairement à d’autres pays nordiques comme la Norvège ou la Suède qui appliquent le principe du « droit de libre accès à la nature », l’Islande a adopté une approche plus restrictive en matière de camping sauvage, particulièrement depuis l’explosion du tourisme de masse observée ces dernières années. La règle générale stipule que le camping sauvage est interdit sur les terrains privés sans l’autorisation explicite du propriétaire, ce qui concerne une grande partie du territoire islandais. Cependant, le bivouac reste autorisé dans certaines zones spécifiques, notamment dans les hautes terres inhabitées et certaines régions des Westfjords où la densité de population est très faible. Les autorités islandaises font une distinction claire entre le camping avec équipement lourd (tentes familiales, camping-cars) et le bivouac léger pratiqué par les randonneurs, ce dernier bénéficiant d’une tolérance plus grande. Il est néanmoins indispensable de respecter certaines règles fondamentales : installer son campement à au moins 150 mètres des habitations et des routes, éviter les zones de nidification des oiseaux pendant la période de reproduction (mai à août), ne laisser aucune trace de son passage et respecter scrupuleusement les interdictions temporaires liées aux conditions météorologiques ou environnementales. Les parcs nationaux de Þingvellir, Vatnajökull et Snæfellsjökull disposent de leurs propres réglementations spécifiques, généralement plus restrictives, avec des zones de camping désignées où le bivouac est autorisé moyennant parfois une contribution financière.
L’équipement essentiel pour affronter les éléments 🎒
La sélection de l’équipement représente l’aspect le plus critique de la préparation d’un bivouac en Islande, car il peut littéralement faire la différence entre une expérience mémorable et une situation potentiellement dangereuse. La tente constitue évidemment l’élément central de cet équipement, et il est impératif de choisir un modèle spécifiquement conçu pour résister aux conditions extrêmes. Une tente 4 saisons avec une structure robuste, capable de supporter des vents violents et des précipitations intenses, s’impose comme un investissement indispensable. Les modèles géodésiques, avec leur forme en dôme et leurs multiples arceaux, offrent la meilleure résistance aux vents latéraux qui caractérisent le climat islandais. Le double-toit doit être parfaitement étanche et la toile de sol renforcée pour résister à l’humidité permanente du sol islandais, souvent gorgé d’eau même en été. Le système de couchage revêt une importance capitale dans ces conditions climatiques particulières. Un sac de couchage avec une température de confort située entre -5°C et -10°C constitue le minimum acceptable pour la plupart des situations, même en été, car les températures nocturnes peuvent chuter drastiquement, particulièrement en altitude. L’isolation du sol ne doit jamais être négligée : un matelas avec une valeur R (résistance thermique) d’au moins 4 est recommandé pour éviter la déperdition de chaleur par conduction. Les vêtements doivent suivre le principe des trois couches : une couche de base en matière synthétique ou en laine mérinos pour évacuer l’humidité, une couche isolante en duvet ou en fibres synthétiques pour conserver la chaleur, et une couche externe imperméable et respirante pour se protéger des intempéries. L’équipement de cuisine doit être adapté aux conditions venteuses : un réchaud avec un pare-vent efficace et une flamme stable, des ustensiles légers mais résistants, et suffisamment de combustible pour toute la durée du séjour en prévoyant une marge de sécurité importante.
Choisir les meilleurs spots de bivouac selon les régions
Les hautes terres
Les hautes terres islandaises, connues sous le nom de « Highlands », représentent sans conteste le territoire le plus spectaculaire et le plus sauvage pour pratiquer le bivouac en Islande. Cette vaste région désertique, située au centre de l’île et accessible uniquement durant les mois d’été (généralement de juin à septembre), offre des paysages d’une beauté saisissante qui évoquent parfois des décors de science-fiction. Le Landmannalaugar, avec ses montagnes aux couleurs chatoyantes dues à l’activité géothermique, constitue l’un des spots les plus prisés par les aventuriers du monde entier. Cette région volcanique présente l’avantage unique de combiner paysages lunaires et sources chaudes naturelles, permettant aux bivouaqueurs de se détendre dans des bassins géothermiques après une journée de randonnée exigeante. Les terrains de camping sauvage y sont nombreux et relativement tolérés par les autorités, à condition de respecter les règles environnementales strictes. Le Sprengisandur, cette route de traverse qui coupe l’île en deux à travers un désert de sable noir ponctué de rivières glaciaires, offre également des opportunités exceptionnelles pour le bivouac sauvage. La solitude y est absolue, et il n’est pas rare de passer plusieurs jours sans croiser âme qui vive, ce qui procure une sensation de liberté et d’aventure incomparable. Cependant, cette région demande une préparation particulièrement rigoureuse car les conditions météorologiques peuvent se dégrader très rapidement, et les secours sont difficiles à organiser en cas de problème. Le Kerlingarfjöll, massif montagneux situé entre les glaciers Langjökull et Hofsjökull, propose des paysages géothermiques extraordinaires avec ses fumerolles, ses sources chaudes et ses formations rocheuses colorées par les minéraux. Les possibilités de bivouac y sont multiples, depuis les vallées protégées du vent jusqu’aux crêtes offrant des panoramas à couper le souffle sur les glaciers environnants.
La péninsule de Snæfellsnes et les fjords de l’Ouest
La péninsule de Snæfellsnes, surnommée « l’Islande en miniature » en raison de la diversité exceptionnelle de ses paysages, constitue une destination de choix pour les bivouaqueurs souhaitant découvrir un condensé de la beauté islandaise sans s’aventurer dans les régions les plus reculées du pays. Cette région accessible toute l’année offre une variété impressionnante de spots de bivouac, depuis les plages de sable noir de Djúpalónssandur jusqu’aux flancs du mystérieux glacier Snæfellsjökull, immortalisé par Jules Verne dans son célèbre roman. Les formations basaltiques spectaculaires de Arnarstapi et Hellnar créent des décors naturels extraordinaires où il est possible d’installer son campement à proximité des falaises battues par les vagues de l’Atlantique. La côte sud de la péninsule présente des plages isolées où le bivouac est généralement toléré, offrant des couchers de soleil mémorables sur l’océan et, par temps clair, des vues imprenables sur le Groenland à l’horizon. Les fjords de l’Ouest, région la plus isolée et la moins visitée d’Islande, représentent un paradis pour les amateurs de bivouac sauvage et d’authenticité. Cette péninsule découpée par de profonds fjords glaciaires abrite certains des paysages les plus dramatiques du pays, avec ses falaises vertigineuses de Látrabjarg où nichent des millions d’oiseaux marins, ses plages de sable rouge d’Rauðisandur uniques au monde, et ses vallées verdoyantes parsemées de cascades spectaculaires. La densité de population étant extrêmement faible dans cette région, les opportunités de bivouac sauvage y sont nombreuses et généralement acceptées par les rares habitants locaux, à condition de faire preuve de respect et de discrétion. Les conditions météorologiques peuvent cependant y être particulièrement changeantes, avec des vents violents et des précipitations abondantes qui demandent un équipement adapté et une vigilance constante.
Sécurité et préparation 🚨
La sécurité en bivouac islandais ne peut jamais être prise à la légère, car l’isolement et les conditions climatiques extrêmes peuvent transformer une sortie agréable en situation d’urgence en l’espace de quelques heures. La préparation minutieuse constitue donc la première ligne de défense contre les dangers potentiels que présente l’environnement islandais. Avant tout départ, il est essentiel de déposer un plan de voyage détaillé auprès du service de recherche et sauvetage islandais (ICE-SAR), en précisant l’itinéraire prévu, les dates de départ et de retour, ainsi que les coordonnées des personnes à contacter en cas d’urgence. Ce service gratuit et très efficace permet d’organiser rapidement des secours en cas de problème, mais encore faut-il que les équipes sachent où vous chercher. L’équipement de sécurité doit comprendre impérativement plusieurs éléments indispensables : une balise de détresse satellite (PLB) qui permet d’envoyer un signal de secours même dans les zones dépourvues de couverture téléphonique, une trousse de premiers secours complète adaptée aux blessures courantes en randonnée et aux conditions climatiques froides, des vêtements de rechange stockés dans des sacs étanches pour rester au sec en cas de chute dans une rivière ou de déchirure de l’équipement principal. La navigation revêt une importance capitale dans un pays où les conditions météorologiques peuvent réduire la visibilité à quelques mètres : un GPS avec des cartes détaillées, une boussole de secours et la maîtrise de leur utilisation sont absolument indispensables. Il convient également de télécharger l’application SafeTravel développée par les autorités islandaises, qui fournit des informations météorologiques en temps réel et permet de signaler sa position aux services de secours. La communication avec l’extérieur doit être planifiée : prévoir des points de contact réguliers avec des proches restés au pays, emporter un téléphone satellite si le budget le permet, ou au minimum vérifier la couverture des réseaux mobiles islandais sur l’itinéraire prévu.
Les meilleurs moments pour partir selon les saisons 📅
Le choix de la période pour réaliser son bivouac en Islande influence fondamentalement l’expérience vécue et les défis à relever, chaque saison offrant ses avantages et ses contraintes spécifiques. L’été islandais, qui s’étend approximativement de juin à août, représente la période la plus accessible pour les bivouaqueurs, particulièrement les débutants ou ceux qui découvrent l’Islande pour la première fois. Durant cette période, les températures diurnes oscillent généralement entre 10°C et 15°C dans les régions côtières, et peuvent atteindre exceptionnellement 20°C par beau temps, créant des conditions relativement confortables pour le camping. L’un des avantages majeurs de l’été islandais réside dans la quasi-absence de nuit : le soleil ne se couche pratiquement pas entre juin et juillet, offrant une luminosité constante qui facilite grandement les déplacements et les activités en extérieur. Cette luminosité permanente permet également d’observer les paysages sous différents angles de lumière tout au long de la journée, créant des ambiances photographiques exceptionnelles. Cependant, l’été présente aussi certains inconvénients : c’est la haute saison touristique, ce qui signifie une fréquentation importante des sites les plus célèbres et des tarifs plus élevés pour les services. Les insectes, particulièrement les moucherons dans certaines régions, peuvent également constituer une nuisance non négligeable. L’automne (septembre-octobre) offre des conditions particulièrement intéressantes pour les bivouaqueurs expérimentés : les températures restent encore acceptables (entre 5°C et 10°C en moyenne), la fréquentation touristique diminue considérablement, et c’est la période optimale pour observer les aurores boréales qui recommencent à apparaître dès la fin septembre. Les paysages se parent également de couleurs automnales spectaculaires, particulièrement dans les régions où poussent les bouleaux nains et les myrtilles sauvages.
L’art de s’installer
L’installation d’un campement en Islande requiert des techniques spécifiques adaptées aux conditions particulières de l’île : sols souvent rocailleux ou gorgés d’eau, vents constants et parfois violents, précipitations fréquentes et imprévisibles. Le choix de l’emplacement constitue l’étape la plus cruciale de l’installation, car une erreur à ce stade peut compromettre le confort et la sécurité de tout le bivouac. Il faut avant tout rechercher un terrain aussi plat que possible, ce qui peut s’avérer un défi dans un pays où les surfaces parfaitement horizontales sont rares. Les légères pentes orientées vers le sud ou l’ouest sont généralement préférables car elles bénéficient d’un ensoleillement maximal et d’une protection relative contre les vents dominants du nord-est. La proximité d’un point d’eau constitue un avantage évident, mais il convient de s’installer à au moins 50 mètres des cours d’eau pour éviter les problèmes d’humidité et respecter l’environnement naturel. L’ancrage de la tente représente un défi technique majeur en Islande, où les sols rocheux rendent souvent impossible l’utilisation de sardines classiques. Il est donc indispensable d’emporter des sardines spéciales pour terrain dur, de préférence en titane ou en acier renforcé, ainsi qu’un marteau léger mais efficace pour les planter. Dans les zones où le sol est trop dur pour enfoncer les sardines, il faut recourir à la technique de l’ancrage par haubanage sur des rochers, en utilisant des sangles ou des cordelettes résistantes attachées à des pierres lourdes disposées stratégiquement autour de la tente. Cette technique demande plus de temps mais offre une stabilité supérieure par grand vent. L’orientation de la tente doit tenir compte des vents dominants : l’abside doit être positionnée face au vent pour améliorer l’aérodynamisme et réduire les vibrations de la toile, tandis que l’entrée principale doit être orientée dans le sens opposé pour faciliter les entrées et sorties sans que le vent ne s’engouffre à l’intérieur.
Gérer l’eau et l’alimentation en milieu hostile
La gestion de l’eau et de l’alimentation lors d’un bivouac en Islande présente des défis spécifiques liés aux conditions climatiques et à l’isolement de nombreuses régions de l’île. L’Islande bénéficie d’une abondance exceptionnelle d’eau pure grâce à ses nombreux glaciers, rivières et sources, mais cette ressource n’est pas toujours facilement accessible selon les régions et les saisons. Dans les hautes terres, l’eau des rivières glaciaires est généralement potable directement, mais sa température extrêmement froide et sa forte charge en particules minérales peuvent poser des problèmes digestifs à certaines personnes non habituées. Il est donc recommandé de laisser décanter cette eau quelques heures dans un récipient pour permettre aux particules les plus lourdes de se déposer au fond, et de la faire réchauffer légèrement avant consommation pour éviter les chocs thermiques. Dans certaines régions géothermiques comme le Landmannalaugar, l’eau des sources chaudes naturelles peut être utilisée pour la boisson après vérification de sa potabilité, offrant l’avantage d’être déjà à température agréable. Cependant, il faut toujours vérifier auprès des autorités locales ou des panneaux d’information si l’eau d’une source particulière est propre à la consommation, certaines sources étant trop minéralisées ou contenant des éléments potentiellement nocifs. La purification de l’eau reste une précaution sage dans toutes les circonstances : les pastilles de purification, les filtres portatifs ou l’ébullition permettent d’éliminer les bactéries et parasites éventuels. Pour l’alimentation, la planification des repas doit tenir compte de plusieurs contraintes spécifiques au bivouac islandais : l’impossibilité de se réapprovisionner facilement une fois en route, la nécessité de transporter sa nourriture sur de longues distances, et l’importance d’avoir des aliments riches en calories pour faire face aux dépenses énergétiques importantes liées au climat froid et aux efforts physiques soutenus. Les aliments lyophilisés constituent une solution idéale car ils sont légers, compacts, se conservent parfaitement et ne nécessitent que l’ajout d’eau chaude pour être consommés.
Éléments essentiels à emporter :
- Système de purification d’eau : filtre portable, pastilles purifiantes ou système UV
- Réchaud résistant au vent avec pare-brise efficace et combustible en quantité suffisante
- Aliments énergétiques : barres céréalières, fruits secs, chocolat, noix diverses
- Repas lyophilisés pour les dîners : légers, nutritifs et faciles à préparer
- Boissons chaudes : thé, café, chocolat chaud pour le moral et l’hydratation
- Ustensiles multifonctions : couteau suisse, gobelet isotherme, cuillère-fourchette
- Conservation des aliments : sacs étanches, contenants hermétiques résistants au froid
- Réserve d’urgence : rations de survie pour 24h supplémentaires minimum
Respecter l’environnement fragile de l’Islande 🌱
L’environnement islandais présente une fragilité particulière qui demande aux bivouaqueurs une attention constante et un respect scrupuleux des principes de camping responsable. Cette fragilité s’explique par plusieurs facteurs géologiques et climatiques spécifiques à l’île : un climat subarctique qui ralentit considérablement la décomposition des déchets organiques, des sols volcaniques jeunes encore en formation, une végétation clairsemée qui met des décennies à se reconstituer après dégradation, et des écosystèmes uniques qui ont évolué dans l’isolement pendant des millénaires. La mousse islandaise, qui recouvre de vastes étendues de lave refroidie, représente un élément emblématique de cette fragilité environnementale : elle met parfois plusieurs décennies à se développer sur quelques centimètres d’épaisseur, mais peut être détruite en quelques secondes par le simple passage d’un randonneur imprudent. Il est donc absolument interdit de marcher sur ces tapis de mousse, et encore moins d’y installer son campement. Les rivières et cours d’eau islandais abritent souvent des espèces de poissons endémiques, particulièrement des truites et des saumons, dont les populations sont étroitement surveillées par les autorités environnementales. Toute pollution, même minime, de ces cours d’eau peut avoir des conséquences dramatiques sur ces écosystèmes aquatiques fragiles. Le principe du « Leave No Trace » (ne laisser aucune trace) doit être appliqué avec une rigueur absolue lors de tout bivouac en Islande. Cela signifie concrètement : emporter tous ses déchets sans exception, y compris les déchets organiques comme les épluchures qui ne se décomposent pas dans le climat froid islandais, utiliser uniquement des produits d’hygiène biodégradables et les utiliser à au moins 70 mètres de toute source d’eau, ne jamais faire de feu en dehors des emplacements spécialement aménagés à cet effet (le bois est extrêmement rare en Islande), respecter la faune sauvage en maintenant une distance de sécurité avec les animaux rencontrés et en évitant de les nourrir ou de les déranger.
Photographier et immortaliser son aventure nordique 📸
La photographie en bivouac islandais offre des opportunités exceptionnelles mais présente également des défis techniques spécifiques liés aux conditions climatiques et lumineuses particulières de l’île. L’Islande est sans conteste l’une des destinations les plus photogéniques au monde, offrant une diversité de paysages et de phénomènes naturels qui font le bonheur des photographes amateurs comme professionnels. Les aurores boréales, visibles de septembre à mars par temps clair, constituent évidemment l’un des sujets les plus recherchés, mais leur photographie demande une maîtrise technique approfondie et un équipement adapté. Un trépied stable et résistant au vent est absolument indispensable pour obtenir des images nettes avec des temps de pose souvent compris entre 15 et 30 secondes. L’objectif grand-angle permet de capturer l’ensemble du spectacle céleste, tandis qu’une sensibilité ISO élevée (entre 1600 et 6400 selon l’appareil) est nécessaire pour révéler les couleurs subtiles des aurores. Il faut également prévoir des batteries supplémentaires car le froid intense réduit considérablement leur autonomie, et les stocker dans une poche intérieure pour les maintenir à température corporelle. Les paysages diurnes islandais offrent une palette de couleurs et de textures extraordinaire : les contrastes saisissants entre la glace bleue des glaciers et la lave noire des coulées volcaniques, les reflets parfaits des montagnes dans les lacs de montagne par temps calme, la puissance des cascades qui dévalent les falaises de basalte. La photographie de cascade demande généralement l’utilisation d’un filtre de densité neutre pour pouvoir utiliser des temps de pose longs même en plein jour et obtenir cet effet de filé soyeux de l’eau qui caractérise les plus belles images. Les conditions météorologiques changeantes de l’Islande offrent également des opportunités uniques : les jeux de lumière à travers les nuages, les arcs-en-ciel fréquents après les averses, les atmosphères dramatiques créées par les contrastes entre zones ensoleillées et orageuses.
L’aventure du bivouac en Islande représente bien plus qu’une simple expérience de camping : c’est une véritable immersion dans l’un des environnements naturels les plus spectaculaires et préservés de notre planète. Cette île extraordinaire, forgée par les forces titanesques du volcanisme et sculptée par les glaciers millénaires, offre aux aventuriers courageux des souvenirs et des émotions d’une intensité rare. Cependant, cette aventure exceptionnelle exige une préparation minutieuse, un respect absolu de l’environnement fragile et une humilité face aux forces de la nature qui règnent en maître sur cette terre sauvage. Les bivouaqueurs qui prennent le temps de se préparer correctement, qui respectent les réglementations locales et qui abordent cette expérience avec le sérieux qu’elle mérite découvriront une Islande authentique et préservée, loin des circuits touristiques traditionnels. Ils repartiront transformés par cette rencontre avec une nature d’une puissance et d’une beauté incomparables, enrichis par cette expérience unique qui marquera à jamais leur vision de l’aventure et leur rapport à la nature sauvage. 🏔️