 
                  Le GR20 traverse la Corse du nord au sud sur environ 180 kilomètres et représente l’un des sentiers de grande randonnée les plus exigeants d’Europe. Chaque année, près de 30 000 randonneurs tentent l’aventure, mais seulement 60% parviennent à terminer l’intégralité du parcours. Cette traversée mythique enchaine des dénivelés impressionnants totalisant plus de 10 000 mètres de montée et autant de descente, traversant des paysages spectaculaires allant des forêts de pins laricio aux crêtes rocheuses dominant la mer Méditerranée.
La réputation du GR20 n’est plus à faire auprès des amateurs de trekking du monde entier. Baptisé « fra li monti » par les Corses, ce sentier demande une préparation physique solide et une organisation minutieuse pour profiter pleinement de l’expérience sans mettre en danger sa sécurité. Les passages techniques sur les arêtes, les chaînes fixées dans la roche et les traversées de névés tardifs jusqu’en juin constituent autant de défis qui forgent le caractère légendaire de cette randonnée.
Partir sur le GR20 ne s’improvise pas lors d’un week-end ensoleillé 🏔️. Cette aventure nécessite plusieurs mois de préparation, tant sur le plan physique que logistique. Les refuges affichent complet dès le printemps pour la saison estivale, et le matériel doit être soigneusement sélectionné pour supporter les conditions parfois rigoureuses de la montagne corse. Ce guide vous accompagnera dans toutes les étapes de votre projet, des premiers entraînements jusqu’au dernier pas vers Conca ou Calenzana.
Comprendre le parcours et choisir sa période
Le GR20 se divise traditionnellement en deux sections distinctes qui présentent des profils très différents. La partie nord, entre Calenzana et Vizzavona, s’étend sur 85 kilomètres et constitue la portion la plus technique et exigeante du parcours. Les randonneurs affrontent des passages rocheux aériens, des montées raides dans les éboulis et des sections équipées de chaînes où l’engagement physique et mental atteint son paroxysme. Le Monte Cinto, plus haut sommet de Corse à 2706 mètres, domine cette partie septentrionale et peut être gravi lors d’une variante prisée.

La section sud, de Vizzavona à Conca, offre un visage plus clément sur ses 95 kilomètres, même si le qualificatif « facile » reste totalement inapproprié. Les sentiers deviennent progressivement moins rocheux, serpentant à travers des forêts odorantes de pins et de châtaigniers avant de descendre vers le maquis méditerranéen. Les dénivelés restent conséquents, avec des montées quotidiennes dépassant régulièrement 1000 mètres, mais l’exposition et la technicité diminuent sensiblement par rapport au nord.
Choisir sa période de départ influence considérablement l’expérience vécue sur le sentier. De juin à septembre, les refuges fonctionnent à plein régime avec leurs gardiens, les ravitaillements sont assurés et la météo généralement stable. Juillet et août concentrent l’affluence maximale, transformant certains refuges en véritables villages avec jusqu’à 300 personnes certains soirs. Les places sous tente deviennent rares et la tranquillité recherchée par beaucoup de marcheurs s’évapore dans cette ambiance collective.
Juin présente l’avantage de la verdure et des fleurs sauvages tapissant les prairies d’altitude, mais impose de gérer les névés persistants sur les versants nord, particulièrement dans la partie septentrionale du tracé. Les passages du cirque de la Solitude et des pentes sous la Brèche de Capitello requièrent alors vigilance et parfois crampons selon l’enneigement résiduel. Septembre marque le retour du calme relatif, avec des températures encore clémentes et une luminosité automnale magnifique, même si les journées raccourcissent et que les orages restent fréquents l’après-midi.
Les intersaisons de mai et octobre séduisent les randonneurs expérimentés recherchant la solitude et prêts à assumer une autonomie totale, les refuges n’étant pas gardés. Cette option implique de transporter tente, réchaud et nourriture pour l’intégralité du parcours, alourdissant considérablement le sac à dos. Les conditions météorologiques deviennent également plus aléatoires, avec des chutes de neige possibles dès 1500 mètres d’altitude et des journées courtes limitant les fenêtres de progression sécurisées ⛈️.
L’entraînement physique nécessaire
Aborder le GR20 sans préparation physique appropriée conduit quasi systématiquement à l’abandon prématuré ou à des souffrances inutiles qui gâchent le plaisir de la randonnée. Les kinésithérapeutes des villages corses voient défiler chaque été des dizaines de marcheurs aux genoux détruits, aux tendons enflammés ou aux muscles tétanisés par l’effort soutenu sur plusieurs jours consécutifs. Un entraînement progressif étalé sur trois à six mois avant le départ constitue le socle indispensable pour transformer cette épreuve en aventure mémorable.
Le programme idéal combine des sorties longues en montagne chaque week-end avec des séances de renforcement musculaire ciblé durant la semaine. Les quadriceps, les mollets et la sangle abdominale subissent des sollicitations intenses lors des descentes interminables sur terrain caillouteux qui caractérisent le GR20. Des exercices simples comme les squats, les fentes et le gainage réalisés régulièrement développent la résistance musculaire nécessaire pour encaisser les chocs répétés pendant quinze jours d’affilée.

L’endurance cardiovasculaire se construit progressivement en augmentant la durée et le dénivelé des randonnées d’entraînement. Commencer par des sorties de quatre heures avec 500 mètres de dénivelé positif, puis monter graduellement vers des journées de sept à huit heures avec 1500 mètres de montée permet au corps de s’adapter aux contraintes spécifiques du trekking en montagne. Marcher avec son sac à dos chargé dès les premières sorties familiarise le dos et les épaules avec cette charge permanente qui modifie l’équilibre et augmente la dépense énergétique.
Les randonneurs vivant loin des montagnes peuvent compenser par des entraînements en escaliers, des sorties en trail ou du vélo avec des parcours vallonnés. L’important reste la régularité et la progression graduelle plutôt que l’intensité ponctuelle. Enchaîner deux ou trois journées consécutives de randonnée quelques semaines avant le départ simule les conditions réelles du GR20 et révèle les éventuelles faiblesses à corriger, qu’il s’agisse d’ampoules naissantes, de douleurs articulaires ou de fatigue excessive 💪.
L’équipement essentiel
Le choix du matériel représente un équilibre délicat entre sécurité, confort et poids transporté quotidiennement sur des heures de marche éprouvantes. Chaque gramme superflu se transforme en fardeau dans les montées raides du matin, tandis qu’un équipement insuffisant expose aux intempéries ou aux accidents. La règle d’or consiste à ne rie n oublier d’indispensable tout en éliminant impitoyablement le superflu qui alourdit le sac à dos au-delà de la barre fatidique des douze kilos.
n oublier d’indispensable tout en éliminant impitoyablement le superflu qui alourdit le sac à dos au-delà de la barre fatidique des douze kilos.
Le sac à dos doit offrir un volume de 40 à 50 litres selon que vous dormez en refuge ou sous tente. Un système de portage confortable avec ceinture ventrale efficace et bretelles rembourrées soulage les épaules et répartit la charge sur le bassin. Les modèles récents intégrant une armature dorsale ventilée limitent la transpiration excessive qui trempe les vêtements et provoque des irritations cutanées douloureuses après plusieurs heures de marche sous le soleil corse.
Les chaussures de randonnée constituent l’investissement prioritaire, bien avant toute considération sur les bâtons de marche ou les vêtements techniques. Des chaussures montantes offrant maintien de la cheville et semelles rigides protègent sur les terrains chaotiques du GR20, particulièrement lors des franchissements de pierriers instables où la moindre entorse compromet la poursuite du trek. Le rodage sur plusieurs dizaines de kilomètres avant le départ élimine les points de friction et moule la chaussure au pied, prévenant ainsi les ampoules qui handicapent tant de randonneurs dès les premières étapes.
Le sac de couchage doit supporter des températures descendant jusqu’à 5°C même en plein été, les nuits en altitude pouvant se révéler fraîches en juin ou septembre. Un modèle confort 10°C limite 0°C combine légèreté et chaleur suffisante pour des nuits réparatrices indispensables à la récupération. Les refuges disposent de matelas, mais leur état variable et la proximité parfois oppressante avec les autres dormeurs incitent certains à emporter un matelas autogonflant léger pour améliorer le confort nocturne.
Les vêtements suivent le principe des trois couches adaptables aux variations thermiques importantes entre les départs matinaux dans la fraîcheur et les passages en plein soleil de l’après-midi. Une couche respirante contre la peau, une polaire pour l’isolation et une veste imperméable coupe-vent forment la base modulable selon les conditions. Un short de marche, un pantalon léger, deux tee-shirts techniques et de la lingerie de rechange complètent la garde-robe minimaliste du trekkeur avisé 🎒.
La stratégie de ravitaillement
L’autonomie alimentaire sur le GR20 pose un dilemme permanent entre le poids transporté et la sécurité d’avoir suffisamment de réserves énergétiques. Les refuges gardés proposent des repas chauds le soir et le matin, ainsi que quelques vivres de dépannage vendus à prix majorés reflétant l’acheminement héliporté des marchandises. Compter exclusivement sur ces ravitaillements implique une dépendance totale au système et un budget alimentaire conséquent, dépassant facilement 40 euros par jour.
La solution intermédiaire adoptée par la majorité des randonneurs consiste à emporter les aliments pour les déjeuners et les collations tout en prenant les repas chauds dans les refuges. Barres énergétiques, fruits secs, fromage, saucisson et pain constituent la base des pique-niques pris lors des pauses en chemin. Les villages traversés à Vizzavona et Bavella permettent de reconstituer partiellement les stocks sans devoir tout porter depuis le départ, allégeant ainsi le sac lors des premières étapes les plus difficiles.
Les trekkeurs au budget serré ou recherchant l’autonomie complète transportent réchaud, popote et nourriture lyophilisée pour l’intégralité du parcours. Cette option multiplie le poids du sac par deux mais divise les dépenses quotidiennes de moitié. Les emplacements de camping autour des refuges coûtent environ 8 euros contre 20 à 25 euros pour une place sous toit, et cuisiner soi-même revient à moins de 15 euros par jour contre 35 à 50 euros en mangeant systématiquement aux refuges.

L’eau représente la préoccupation quotidienne majeure, particulièrement lors des étapes longues traversant des zones arides où les sources se raréfient en été. Transporter deux litres minimum s’impose, avec un système de traitement par pastilles ou filtre pour sécuriser l’eau prélevée dans les torrents ou les bergeries. Les refuges disposent tous d’eau potable, mais certains tronçons entre refuges s’étirent sur six à huit heures de marche sous un soleil de plomb où la déshydratation guette les imprudents 💧.
Les étapes clés du parcours
Le découpage classique du GR20 s’effectue en quinze étapes moyennes de six à huit heures de marche, mais cette organisation reste totalement modulable selon le rythme et les capacités de chacun. Les sportifs aguerris avalent le parcours en dix jours, tandis que les contemplateurs prennent leur temps sur trois semaines, multipliant les variantes vers les sommets environnants et les baignades dans les vasques d’eau cristalline jalonnant le sentier.
Les premières étapes au nord imposent un rythme soutenu dès la sortie de Calenzana. La montée initiale vers le refuge d’Ortu di u Piobbu grimpe 1600 mètres sur douze kilomètres, mettant immédiatement les organismes à l’épreuve. Le lendemain, l’étape vers Carrozzu traverse le cirque de Bonifatu avec ses dalles rocheuses lisses nécessitant une attention constante pour éviter les glissades potentiellement graves. Le troisième jour culmine avec l’ascension du col de Vergio et la descente technique vers Asco Stagnu où beaucoup découvrent leurs premières ampoules sérieuses.
Le passage du cirque de la Solitude entre les refuges de Tighjettu et Ciottulu di i Mori cristallise toutes les appréhensions des candidats au GR20. Cette couloir rocheux quasi vertical se franchit à l’aide de chaînes fixées dans la roche, nécessitant l’usage des mains et une certaine aisance sur terrain exposé. Fermé en cas de mauvaises conditions météorologiques, il oblige alors à une variante alpine plus longue mais moins technique. Les personnes sujettes au vertige redoutent particulièrement cette section qui demande autant de mental que de physique 🧗.
Vizzavona marque la frontière psychologique entre nord et sud, avec son village accessible par la route et le train, proposant commerces, restaurants et possibilité d’abandonner pour les âmes fatiguées. Beaucoup de randonneurs ayant démarré à Calenzana stoppent ici après avoir accompli la section réputée la plus dure, se contentant de cette demi-victoire honorable. À l’inverse, d’autres débutent leur périple à Vizzavona, privilégiant la partie méridionale moins technique mais néanmoins exigeante avec ses longues étapes forestières.
Les aspects pratiques et logistiques
Réserver les refuges représente une contrainte administrative incontournable pour qui veut dormir sous toit durant la haute saison. Le Parc Naturel Régional de Corse gère la majorité des refuges via un système de réservation en ligne ouvrant généralement en mars pour la saison estivale. Les places partent en quelques jours pour les périodes de juillet-août, obligeant à une anticipation de plusieurs mois et une certaine flexibilité sur les dates si vous voyagez en groupe.
L’accès à Calenzana ou Conca, points de départ et d’arrivée traditionnels, nécessite d’organiser les transferts depuis les aéroports de Bastia, Calvi ou Ajaccio. Des navettes touristiques fonctionnent durant la saison, mais leurs horaires contraignants obligent parfois à dormir une nuit supplémentaire près du point de départ. La solution du taxi collectif revient moins cher en se regroupant avec d’autres randonneurs rencontrés sur les forums spécialisés dans les semaines précédant le départ.
Le téléphone portable capte de manière aléatoire le long du parcours, avec des zones blanches de plusieurs heures entre certains refuges. Cette déconnexion forcée ravit les amateurs de détox numérique mais complique la communication avec les proches restés au continent. Les refuges disposent parfois de prises électriques pour recharger les appareils essentiels comme le téléphone servant de GPS de secours, mais leur nombre limité crée une compétition quotidienne pour sécuriser l’un des précieux emplacements.
L’assurance rapatriement devient indispensable face aux risques réels d’accident ou de malaise nécessitant une évacuation héliportée dont le coût dépasse facilement 3000 euros. La carte européenne d’assurance maladie couvre partiellement les frais médicaux, mais l’évacuation par hélicoptère reste à charge sans assurance spécifique. Les cartes de crédit premium incluent parfois cette garantie, à vérifier soigneusement avant le départ pour éviter les mauvaises surprises en cas de pépin 🚁.
Vivre l’expérience au quotidien
Le réveil dans les refuges du GR20 sonne généralement entre 5h30 et 6h du matin dans un concert de fermetures éclairs, froissements de sacs et chuchotements mal étouffés. L’objectif consiste à profiter de la fraîcheur matinale pour avaler la majorité du dénivelé quotidien avant que le soleil corse ne transforme les pentes rocheuses en fournaises impraticables. Les premiers partent dans l’obscurité à la frontale, grignotant quelques minutes précieuses sur la journée de marche qui s’annonce longue.

Le rythme de progression s’établit naturellement après quelques jours, chaque randonneur trouvant sa cadence optimale entre la hâte de boucler l’étape et la nécessité de préserver ses forces pour le lendemain. Les pauses régulières permettent de boire, grignoter et admirer les panoramas sublimes sur les crêtes déchiquetées et la mer scintillant au loin. Ces moments de contemplation justifient à eux seuls les efforts consentis, offrant des récompenses visuelles qui rechargent les batteries mentales autant que les barres de céréales ne régénèrent les muscles.
L’arrivée au refuge du jour déclenche une routine bien rodée chez les habitués. Installation sur l’emplacement de couchage attribué par le gardien, toilette sommaire à l’eau froide pour laver la poussière et la sueur accumulées, puis relaxation bien méritée en observant les autres randonneurs émerger du sentier avec leurs visages marqués par l’effort. Les discussions s’engagent facilement, chacun partageant ses impressions sur l’étape franchie et les conseils pour celle du lendemain.
Les soirées au refuge créent une ambiance particulière mêlant fatigue physique, satisfaction du devoir accompli et appréhension légère pour la suite du périple. Le repas communautaire rassemble des nationalités diverses autour de plats corses copieux arrosés d’une bière fraîche extrêmement bienvenue. Les conversations tournent invariablement autour des passages techniques franchis, des ampoules soignées et des conditions météorologiques prévues, créant cette fraternité éphémère des gens partageant une aventure commune 🌅.
Gérer les difficultés et les imprévus
Les ampoules constituent le fléau numéro un des marcheurs sur le GR20, transformant chaque pas en calvaire lorsqu’elles s’installent dès les premiers jours. La prévention passe par des chaussettes adaptées sans coutures irritantes, un laçage correct des chaussures évitant les frottements et l’application préventive de pansements anti-friction sur les zones sensibles. Une fois formées, les grosses ampoules nécessitent un perçage stérile et une protection efficace pour continuer la marche sans risquer l’infection.
Les problèmes digestifs frappent régulièrement les trekkeurs, conséquence du changement d’alimentation, de l’effort intense et parfois d’une eau mal traitée. Emporter un antibiotique à large spectre prescrit par le médecin avant le départ permet de traiter rapidement une tourista qui viderait les forces en quelques heures. Les anti-inflammatoires soulagent les tendinites naissantes et les douleurs articulaires inévitables après plusieurs jours de descentes martelant genoux et chevilles sur les cailloux corses.
La météo capricieuse de la montagne corse réserve parfois des orages violents l’après-midi, déversant des trombes d’eau sur les randonneurs surpris loin de tout abri. Consulter les prévisions affichées dans les refuges et partir tôt le matin permet généralement d’éviter les pires intempéries qui se développent avec la chaleur de la journée. En cas de brouillard dense ou de pluie battante, reporter l’étape ou raccourcir le parcours par une variante plus courte démontre davantage de sagesse que de s’obstiner dans des conditions dangereuses.

L’abandon du GR20 ne représente aucune honte face à un parcours qui teste les limites de chacun. Une blessure sérieuse, une fatigue excessive compromettant la sécurité ou simplement l’envie de profiter autrement de la Corse constituent des raisons légitimes d’interrompre le trek. Les villages traversés à mi-parcours offrent des échappatoires vers la côte où plages et restaurants attendent les marcheurs en quête d’un repos bien mérité après avoir relevé leur défi personnel ☀️.
Le GR20 reste une aventure extraordinaire accessible à tout randonneur correctement préparé et lucide sur ses capacités. Cette traversée de la Corse montagnarde forge des souvenirs impérissables, trempe le caractère et offre des paysages d’une beauté sauvage rarement égalée en Europe. Chaque été, des milliers de passionnés foulent ce sentier légendaire, et peut-être ferez-vous bientôt partie de cette communauté ayant vécu l’une des expériences de trekking les plus marquantes qui soient.

 
                            