Les plus beaux sommets à faire à la Réunion

Les plus beaux sommets à faire à la Réunion

L’île de la Réunion, perle volcanique de l’océan Indien, offre aux passionnés de randonnée et d’alpinisme un terrain de jeu exceptionnel. Cette terre française d’outre-mer, façonnée par des millions d’années d’activité volcanique, présente un relief d’une diversité saisissante où se dressent des sommets majestueux aux panoramas époustouflants. Des cirques grandioses de Mafate, Salazie et Cilaos aux pentes escarpées du Piton des Neiges, en passant par les sentiers serpentant autour du Piton de la Fournaise, l’île intense révèle ses trésors aux marcheurs intrépides.

Ces géants de basalte et de lave offrent bien plus qu’une simple ascension : ils proposent une véritable communion avec une nature sauvage et préservée, où chaque pas révèle des paysages d’une beauté à couper le souffle. L’expérience de gravir ces montagnes tropicales constitue un voyage initiatique unique, mêlant effort physique, découverte géologique et immersion totale dans un écosystème d’exception. Les randonneurs aguerris comme les amateurs éclairés trouvent ici un paradis vertical où se mélangent harmonieusement forêts primaires, landes d’altitude et formations rocheuses spectaculaires, créant un kaléidoscope de sensations inoubliables 🏔️.

Le Piton des Neiges, toit de l’océan Indien

Culminant à 3 070 mètres d’altitude, le Piton des Neiges règne majestueusement sur l’archipel des Mascareignes et constitue le point culminant de tout l’océan Indien. Cette montagne emblématique, ancien volcan endormi depuis plus de 12 000 ans, représente le Graal absolu pour tous les amateurs de haute montagne tropicale. L’ascension de ce géant géologique s’effectue généralement en deux jours, avec une nuit au gîte de la Caverne Dufour, situé à 2 478 mètres d’altitude. Le départ se fait traditionnellement depuis le Bloc, petit hameau perché dans le cirque de Cilaos, accessible par une route aux lacets vertigineux qui constitue déjà une aventure en soi.

La première journée de marche, longue de six à sept heures, traverse des paysages d’une variété stupéfiante : forêts de tamarins des hauts aux troncs noueux et aux branches tortueuses, landes parsemées de branles verts aux feuillages argentés, puis enfin les étendues minérales des hautes altitudes où seules quelques plantes endémiques parviennent à survivre dans ce climat rigoureux. L’arrivée au gîte, construction rustique mais chaleureuse nichée dans un cirque rocheux impressionnant, marque une étape cruciale de l’expédition. Les randonneurs expérimentés profitent généralement de cette soirée en altitude pour s’acclimater tout en savourant un repas réconfortant face aux parois rocheuses qui se teintent de rouge au coucher du soleil.

Piton des Neiges la réunion île

Le deuxième jour débute avant l’aube, vers 4 heures du matin, pour profiter des conditions météorologiques généralement plus clémentes et surtout pour assister au lever de soleil depuis le sommet. Cette dernière montée, technique et exigeante sur ses deux derniers kilomètres, serpente à travers des éboulis instables et des passages rocheux qui demandent une attention constante. L’effort fourni se révèle largement récompensé une fois au sommet : le panorama à 360 degrés dévoile l’intégralité de l’île, des trois cirques aux plages de sable noir, en passant par les coulées de lave du Piton de la Fournaise qui s’étendent jusqu’à l’océan. Par temps clair, les îles Maurice et Rodrigues se dessinent à l’horizon, créant un spectacle grandiose qui justifie amplement les efforts consentis.

Les conditions météorologiques peuvent changer rapidement en altitude, passant d’un ciel étoilé à un brouillard dense en quelques minutes, ajoutant une dimension d’aventure supplémentaire à cette ascension mythique. La descente, bien que moins technique, nécessite une vigilance particulière en raison de la fatigue accumulée et de la nature glissante de certains passages rocheux humidifiés par la rosée matinale.

Les trois cirques : Mafate, Salazie et Cilaos

Les trois cirques naturels de la Réunion constituent des amphithéâtres géologiques d’une beauté saisissante, créés par l’effondrement partiel de l’ancien volcan du Piton des Neiges il y a plusieurs centaines de milliers d’années. Chacun de ces cirques présente une personnalité distincte et offre des opportunités de randonnée vers des sommets aux caractères bien tranchés. Le cirque de Mafate, accessible uniquement à pied ou en hélicoptère, représente l’essence même de la randonnée sauvage à la Réunion. Ce sanctuaire naturel, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite une dizaine d’îlets où vivent encore quelques familles perpétuant un mode de vie traditionnel remarquable.

Les sommets qui encerclent ce cirque mythique, comme le Grand Bénare, le Maïdo ou encore les crêtes de la Marianne, offrent des points de vue spectaculaires sur cet univers minéral préservé. L’ascension du Grand Bénare, culminant à 2 898 mètres, constitue l’une des randonnées les plus prisées du cirque. Cette montagne, accessible depuis le sentier des Tamarins ou par le GR R2, dévoile progressivement ses charmes à travers des forêts d’altitude exceptionnelles où évoluent des espèces endémiques remarquables comme le tuit-tuit, petit passereau forestier unique au monde.

Mafate, Salazie et Cilaos

Le cirque de Salazie, le plus verdoyant des trois, se caractérise par ses cascades spectaculaires et ses parois rocheuses couvertes d’une végétation luxuriante. Le Piton d’Anchaing, qui domine ce cirque tropical de ses 1 356 mètres, propose une randonnée accessible mais néanmoins gratifiante à travers des sentiers ombragés où résonnent le chant des oiseaux endémiques et le murmure des nombreux cours d’eau. La cascade du Voile de la Mariée, haute de plus de 100 mètres, constitue l’un des joyaux de ce cirque humide où la luxuriance végétale atteint des proportions tropicales exceptionnelles.

Les sentiers de randonnée serpentent à travers des forêts de bois de couleur aux essences multiples, créant un environnement féerique où chaque détour révèle de nouvelles merveilles botaniques. Le cirque de Cilaos, quant à lui, se distingue par ses paysages plus arides et ses formations géologiques spectaculaires. Les pitons rocheux qui ponctuent ce cirque, comme le Piton de Sucre ou les Trois Salazes, offrent des ascensions techniques réservées aux grimpeurs expérimentés, mais également des randonnées plus accessibles vers des belvédères naturels d’où l’on contemple l’architecture grandiose de ces sculptures naturelles. La station thermale de Cilaos, nichée au cœur du cirque, constitue un point de départ idéal pour explorer ces sommets aux formes tourmentées qui racontent l’histoire géologique mouvementée de l’île 🌋.

Le Piton de la Fournaise

Le Piton de la Fournaise, l’un des volcans les plus actifs de la planète, offre une expérience de randonnée totalement unique au monde. Cette merveille géologique, qui culmine à 2 632 mètres d’altitude, propose aux visiteurs un voyage extraordinaire à travers des paysages lunaires façonnés par des millénaires d’éruptions volcanique. L’accès au volcan s’effectue par la route forestière du volcan, magnifique route panoramique qui traverse successivement tous les étages de végétation de l’île, depuis les forêts tropicales humides de basse altitude jusqu’aux landes d’altitude désertiques de la Plaine des Cafres. Le Pas de Bellecombe, belvédère naturel situé à 2 311 mètres d’altitude, constitue le point de départ obligé de toute exploration du volcan actif. De cette terrasse naturelle, le regard plonge dans l’Enclos Fouqué, gigantesque caldeira de 13 kilomètres sur 9, au sein de laquelle trône majestueusement le cône volcanique du Piton de la Fournaise. Ce paysage d’une désolation grandiose, parsemé de coulées de lave noires et de formations rocheuses aux formes fantasmagoriques, évoque irresistiblement la surface de planètes lointaines et mystérieuses.

Piton de la Fournaise

La descente dans l’Enclos s’effectue par un sentier balisé qui serpente à travers les coulées de lave récentes, offrant un spectacle géologique d’une richesse incomparable. Chaque pas révèle de nouveaux détails de cette forge naturelle : lave cordée aux formes sinueuses, tunnels de lave effondrés créant des grottes naturelles, bombes volcaniques figées dans des positions spectaculaires, scories multicolores témoignant de la diversité chimique des éruptions passées. L’ascension finale du cône volcanique, bien qu’exigeante physiquement en raison de l’altitude et de la nature meuble du terrain, récompense largement les efforts consentis. Le cratère Dolomieu, large de 350 mètres et profond de plus de 300 mètres, impressionne par ses dimensions colossales et ses parois colorées où se mélangent ocres, rouges et noirs dans une palette chromatique d’une beauté saisissante. Les fumerolles qui s’échappent encore de certaines fissures rappellent que ce géant endormi peut se réveiller à tout moment, ajoutant une dimension d’émotion particulière à cette découverte géologique exceptionnelle. L’expérience devient absolument magique lors des périodes d’éruption, quand les fontaines de lave illuminent les nuits tropicales et que les coulées incandescentes dessinent des rivières de feu sur les flancs du volcan 🔥.

Sommets méconnus et trésors cachés

Au-delà des géants emblématiques de l’île, la Réunion recèle de nombreux sommets méconnus qui méritent amplement le détour des randonneurs en quête d’authenticité et de tranquillité. Le Dimitile, culminant à 1 837 mètres dans les Hauts de l’Entre-Deux, constitue l’un de ces trésors cachés qui offrent des panoramas exceptionnels sur la côte ouest et les cirques de Cilaos et Mafate. Cette montagne, accessible par plusieurs itinéraires de difficultés variables, traverse des paysages d’une diversité remarquable : forêts de cryptomérias aux alignements parfaits plantés par l’administration forestière, landes d’altitude parsemées de branles et de tangs, puis enfin les crêtes rocheuses d’où l’on domine la totalité de la façade occidentale de l’île. L’ascension du Dimitile par le sentier des Anglais, ancien chemin tracé par les colons britanniques au XIXe siècle, constitue une randonnée historique passionnante qui serpente à travers des sites chargés de mémoire et des paysages préservés de toute urbanisation moderne. Le Piton Maïdo, facilement accessible par la route mais proposant également d’excellents sentiers de randonnée, dévoile au lever du soleil l’un des plus beaux panoramas de l’île sur le cirque de Mafate et ses îlets traditionnels.

ile La réunion

La Roche Écrite, point culminant du massif de la Roche Écrite à 2 277 mètres d’altitude, propose une randonnée exigeante mais extraordinairement gratifiante à travers les hautes plaines de l’île. Cette ascension, généralement effectuée en deux jours avec une nuit au gîte des Plaines, traverse des paysages d’une beauté austère où dominent les formations herbacées d’altitude et les bosquets de tamarins des hauts aux silhouettes tourmentées par les vents constants. Le sommet offre un panorama exceptionnel sur l’ensemble du massif du Piton des Neiges et constitue un excellent point d’observation pour comprendre la géomorphologie complexe de cette île volcanique.

Le Piton de Sucre, aiguille rocheuse de 1 762 mètres qui se dresse fièrement dans le cirque de Cilaos, représente l’un des défis techniques les plus prisés des grimpeurs confirmés. Bien que son ascension nécessite des compétences spécifiques en escalade, ce piton emblématique peut être admiré et approché par des sentiers de randonnée classique qui révèlent la beauté sculpturale de cette formation géologique exceptionnelle. Ces sommets alternatifs offrent l’avantage d’une fréquentation moindre, permettant aux randonneurs de savourer pleinement la solitude et la communion avec une nature préservée, loin de l’affluence qui caractérise parfois les sites les plus célèbres de l’île.

Conseils pratiques pour l’ascension des sommets

La réussite d’une ascension en montagne à la Réunion nécessite une préparation minutieuse et une connaissance approfondie des spécificités climatiques et techniques propres à cette île tropicale d’altitude. Les conditions météorologiques peuvent changer radicalement en quelques heures, passant d’un soleil tropical écrasant à des brouillards denses et froids, particulièrement aux altitudes supérieures à 2 000 mètres. L’équipement vestimentaire doit donc impérativement suivre le principe des trois couches : sous-vêtements techniques évacuant la transpiration, couche isolante modulable selon les conditions, et veste imperméable respirante capable de résister aux précipitations tropicales souvent intenses et soudaines.

Les chaussures de randonnée constituent l’élément le plus crucial de l’équipement : elles doivent impérativement posséder une semelle adhérente capable de procurer une accroche optimale sur les roches volcaniques souvent glissantes, particulièrement lorsqu’elles sont humidifiées par la rosée matinale ou les averses fréquentes. Un système de guêtres s’avère également indispensable pour éviter l’infiltration des pouzzolanes volcaniques, ces petits graviers noirs qui ont la fâcheuse tendance à s’immiscer dans les chaussures et à provoquer des irritations désagréables lors des longues marches.

La planification de l’itinéraire doit tenir compte des spécificités locales, notamment des horaires de lever et coucher du soleil qui varient peu tout au long de l’année en raison de la latitude tropicale de l’île. Les départs très matinaux, souvent nécessaires pour éviter les formations nuageuses de l’après-midi, imposent un équipement d’éclairage performant et des réserves énergétiques suffisantes pour maintenir un effort soutenu pendant de longues heures. L’hydratation revêt une importance capitale dans ce climat tropical, où la déshydratation peut survenir rapidement même par temps couvert. Il convient d’emporter au minimum 3 litres d’eau par personne pour une randonnée d’une journée, en privilégiant les systèmes de portage répartissant le poids de manière équilibrée. Les conditions d’hébergement en montagne, que ce soit dans les gîtes de montagne ou lors de bivouacs autorisés, nécessitent une réservation préalable obligatoire, particulièrement pendant la saison sèche qui correspond à l’hiver austral (mai à novembre) et constitue la période optimale pour les ascensions en haute altitude.

Faune et flore des sommets réunionnais

L’écosystème des hautes altitudes réunionnaises recèle des trésors biologiques d’une valeur inestimable, fruit de millions d’années d’évolution en isolement insulaire. Cette biodiversité exceptionnelle, façonnée par les conditions climatiques particulières des sommets tropicaux, présente un taux d’endémisme remarquable qui fait de chaque randonnée une véritable expédition naturaliste. Les forêts d’altitude, dominées par les tamarins des hauts aux silhouettes sculptées par les vents violents, abritent une avifaune endémique d’une richesse extraordinaire. Le tuit-tuit, petit passereau forestier aux plumes brunes et au chant mélodieux, ne survit que dans quelques vallées préservées des hautes altitudes et constitue l’un des oiseaux les plus rares au monde avec une population estimée à moins de 200 individus. L’observation de cette espèce emblématique nécessite patience et discrétion, mais récompense les naturalistes persévérants par des moments d’émotion intense. Le papangue, buse de Maillard endémique de l’île, plane majestueusement au-dessus des crêtes rocheuses, profitant des ascendances thermiques pour chasser les petits rongeurs et reptiles qui peuplent les landes d’altitude.

ile La réunion faune

La flore des sommets révèle des adaptations remarquables aux conditions extrêmes de ces environnements d’altitude tropicale. Les branles, arbustes endémiques aux feuillages argentés, forment des landes étendues qui ondulent sous les vents constants et résistent aux variations thermiques importantes entre le jour et la nuit. Ces végétaux, parfaitement adaptés aux sols volcaniques pauvres et aux conditions climatiques rigoureuses, créent des paysages d’une beauté austère qui évoque les highlands écossais transplantés sous les tropiques. Les orchidées endémiques, joyaux botaniques de l’île, s’épanouissent dans des microclimats particuliers où l’humidité et la luminosité se conjuguent harmonieusement. L’orchidée de Bourbon, aux fleurs délicates teintées de rose et de blanc, colonise les parois rocheuses humides des cirques et constitue l’un des symboles floraux de l’île. Les randonneurs attentifs découvrent également des fougères arborescentes géantes, vestiges d’époques géologiques révolues, qui créent des cathédrales végétales d’une majesté saisissante dans les fonds de ravines protégés des vents desséchants.

  • Les espèces emblématiques à observer : tuit-tuit (passereau forestier le plus rare au monde), papangue (buse endémique planant au-dessus des crêtes), gecko vert de Manapany (petit lézard aux couleurs chatoyantes), bulbul de la Réunion (oiseau chanteur des forêts d’altitude)
  • La végétation caractéristique des sommets : branles argentés formant des landes ondulantes, tamarins des hauts aux silhouettes sculptées, orchidées endémiques aux floraisons spectaculaires, fougères arborescentes créant des voûtes végétales majestueuses
  • Les adaptations remarquables à l’altitude : feuillages argentés réfléchissant les rayons ultraviolets intenses, systèmes racinaires profonds puisant l’humidité dans les sols volcaniques, floraisons synchronisées avec les cycles climatiques tropicaux
  • Les écosystèmes fragiles à préserver : forêts primaires de moyenne altitude abritant une biodiversité exceptionnelle, landes sommitales aux équilibres écologiques précaires, zones humides d’altitude refuges pour les espèces endémiques menacées 🦋

La préservation de ces écosystèmes uniques constitue un enjeu majeur pour les générations futures, chaque randonneur devenant ainsi un ambassadeur de la conservation de ce patrimoine naturel exceptionnel que représentent les sommets de l’île de la Réunion.

4.9/5 - (26 votes)

Ça peut vous intéresser