Les plus beaux sommets à faire en Islande

L’Islande évoque immédiatement des images de glaciers majestueux, de volcans fumants et de paysages lunaires qui semblent tout droit sortis d’un autre monde. Cette île posée sur le cercle polaire arctique offre aux randonneurs et alpinistes une expérience unique, mêlant aventure extrême et contemplation pure. Contrairement aux Alpes ou à l’Himalaya, les montagnes islandaises possèdent un caractère sauvage et préservé qui attire chaque année des milliers de passionnés de trekking.

Les sommets islandais ne dépassent généralement pas 2 000 mètres d’altitude, mais leur proximité avec l’océan Arctique et les conditions météorologiques imprévisibles en font des défis redoutables même pour les grimpeurs expérimentés. En 2024, plus de 47 000 randonneurs ont emprunté les sentiers menant aux principaux sommets du pays, témoignant de l’engouement croissant pour cette destination 🏔️.

La géologie volcanique de l’Islande façonne des reliefs spectaculaires où la glace rencontre le feu. Les montagnes islandaises racontent l’histoire d’une terre en perpétuelle évolution, avec des formations rocheuses qui peuvent avoir quelques millions d’années ou seulement quelques décennies. Cette jeunesse géologique donne aux paysages une authenticité brute qui contraste avec les massifs plus anciens d’Europe continentale.

Les sommets se parent de couleurs extraordinaires selon les saisons : noir basaltique profond, blanc immaculé des neiges éternelles, ocre des terres volcaniques ou vert lumineux des mousses arctiques qui tapissent les flancs des montagnes durant l’été. Cette palette chromatique exceptionnelle fait de chaque ascension une expérience visuelle mémorable, où chaque regard embrasse des panoramas dignes des plus belles cartes postales.

Hvannadalshnjúkur, le géant des glaces

Le Hvannadalshnjúkur culmine à 2 110 mètres et représente le point culminant de l’Islande. Situé sur le Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire d’Europe après celles des îles arctiques, ce sommet impose respect et préparation minutieuse. L’ascension demande généralement entre 10 et 14 heures selon les conditions météorologiques et le niveau physique des participants. Les guides locaux recommandent une expérience préalable en alpinisme glaciaire, car les crevasses peuvent être nombreuses et traîtresses. En 2023, environ 350 alpinistes ont atteint le sommet, un chiffre relativement faible qui témoigne de la difficulté technique de cette entreprise. La récompense pour ceux qui parviennent au sommet reste incomparable : une vue panoramique à 360 degrés sur les étendues glacées, les lagunes glaciaires scintillantes en contrebas et, par temps clair, la silhouette de l’océan Atlantique à l’horizon.

L’accès au Hvannadalshnjúkur nécessite un équipement spécialisé comprenant crampons, piolets, baudriers et cordages. Les fenêtres météorologiques favorables sont rares, limitées généralement aux mois de juin à août lorsque les températures deviennent plus clémentes et les jours s’allongent considérablement. Même en plein été, les températures au sommet oscillent entre -5°C et -15°C avec des vents pouvant dépasser 80 km/h. Les agences locales comme Icelandic Mountain Guides ou Mountain Taxi proposent des expéditions guidées pour environ 350 à 500 euros par personne, incluant le matériel technique et le transport depuis Reykjavik.

Hvannadalshnjúkur Islande

Cette aventure extrême attire principalement des alpinistes confirmés cherchant à repousser leurs limites dans un environnement arctique authentique. Le glacier Vatnajökull lui-même recouvre environ 8% de la superficie totale de l’Islande et abrite plusieurs volcans actifs sous sa carapace de glace, ajoutant une dimension supplémentaire de danger et d’excitation à toute expédition dans cette région.

Esjan, le sommet accessible de Reykjavik

Visible depuis Reykjavik, l’Esjan s’élève à 914 mètres et constitue la montagne préférée des habitants de la capitale islandaise. Cette proximité géographique en fait une destination de randonnée prisée tout au long de l’année, accessible en moins de 30 minutes en voiture depuis le centre-ville. Le sentier principal, baptisé Þverfellshorn, propose une ascension d’environ 3 à 4 heures aller-retour, avec un dénivelé de 750 mètres qui offre un entraînement physique conséquent sans nécessiter de compétences techniques particulières. Plus de 100 000 randonneurs empruntent ce chemin chaque année, faisant de l’Esjan l’une des montagnes les plus fréquentées d’Islande. Le sentier débute dans une forêt de bouleaux nains avant de s’élever progressivement vers des pentes rocailleuses où le vent balaye les crêtes avec une force impressionnante.

L’Esjan offre également plusieurs variantes pour les marcheurs de tous niveaux. Le parcours jusqu’à la pierre marquée « Steinn » à 780 mètres convient parfaitement aux familles et débutants, tandis que les randonneurs aguerris peuvent poursuivre jusqu’au sommet technique où des passages nécessitent l’utilisation des mains pour progresser. En hiver, la montagne se transforme en terrain d’aventure pour les amateurs de randonnée hivernale, avec des conditions arctiques qui peuvent s’avérer redoutables.

Esjan islande

Les crampons deviennent alors indispensables, et les rafales de neige peuvent réduire la visibilité à quelques mètres. La vue depuis le sommet récompense largement les efforts : le regard embrasse la baie de Faxaflói, la péninsule de Reykjanes avec ses champs de lave, et par temps exceptionnel, les glaciers lointains de l’intérieur du pays scintillent à l’horizon. L’Esjan incarne parfaitement l’esprit islandais de connexion avec la nature, où habitants et visiteurs se retrouvent pour défier les éléments et ressentir cette sensation de liberté absolue que seule la montagne peut procurer.

Hvannadalshnúkur, le défi du nord-est

Dans les fjords de l’Est, le massif de Dyrfjöll présente des falaises verticales spectaculaires qui évoquent les murailles naturelles des Dolomites italiennes. Ces formations géologiques uniques atteignent 1 136 mètres au sommet de Hæstahjalli et offrent des panoramas exceptionnels sur les fjords profonds qui entaillent cette région sauvage. La randonnée jusqu’au sommet s’effectue généralement en 5 à 6 heures aller-retour depuis le village d’Egilsstaðir, avec un dénivelé de 900 mètres qui demande une bonne condition physique.

Les parois rocheuses de Dyrfjöll abritent de nombreuses colonies d’oiseaux marins durant l’été, et les cris des fulmars boréaux accompagnent souvent les randonneurs dans leur progression 🦅. Cette région beaucoup moins touristique que le sud ou l’ouest de l’Islande permet de vivre une expérience authentique, loin des foules qui envahissent parfois les sites les plus célèbres du pays.

Le climat des fjords de l’Est se révèle légèrement plus sec que celui de la côte sud, avec environ 150 jours de précipitations annuelles contre plus de 200 dans certaines régions méridionales. Cette caractéristique météorologique offre davantage de fenêtres d’opportunité pour planifier une ascension sans être constamment confronté à la pluie battante. Les sentiers de Dyrfjöll traversent des paysages variés, depuis les prairies d’altitude couvertes de myrtilles arctiques jusqu’aux champs de pierres volcaniques où seuls les lichens parviennent à survivre.

Hvannadalshnúkur islande

La flore alpine islandaise, bien que discrète, présente une adaptation remarquable aux conditions extrêmes, avec des plantes rases et résistantes qui explosent en couleurs vibrantes durant le bref été arctique. En redescendant vers les fjords, l’œil capte souvent la silhouette des phoques qui se prélassent sur les rochers côtiers ou celle des baleines qui patrouillent au large, ajoutant une dimension marine à cette aventure montagnarde complète.

L’équipement essentiel

Randonner en Islande exige une préparation rigoureuse, car les conditions météorologiques peuvent basculer d’un soleil radieux à une tempête de neige en l’espace de quelques minutes. Les vêtements multicouches constituent la base de tout équipement adapté : sous-vêtement thermique en laine mérinos, couche intermédiaire isolante en polaire ou duvet synthétique, et veste imperméable respirante avec membrane Gore-Tex ou équivalent. Les pantalons de randonnée doivent également être imperméables et résistants au vent, car les bourrasques peuvent souffler à plus de 100 km/h sur les crêtes exposées.

Les chaussures de montagne catégorie B ou C avec semelle rigide Vibram s’imposent pour la majorité des ascensions, offrant maintien de la cheville et adhérence sur terrains rocheux ou glacés. En période hivernale ou pour les sommets englacés, les crampons à 10 ou 12 pointes deviennent indispensables, accompagnés d’un piolet adapté à la morphologie du randonneur.

Au-delà des vêtements, plusieurs accessoires font la différence entre une randonnée agréable et une épreuve douloureuse. Des lunettes de soleil avec protection UV catégorie 3 ou 4 protègent contre la réverbération intense sur la neige et la glace, particulièrement dangereuse sous les latitudes nordiques où le rayonnement peut provoquer une ophtalmie des neiges en quelques heures d’exposition. La crème solaire haute protection (SPF 50+) s’applique généreusement sur toutes les zones exposées, car le soleil arctique, même par temps nuageux, possède une intensité surprenante.

Une lampe frontale puissante avec batteries de rechange devient cruciale durant les mois d’hiver où l’obscurité règne parfois 20 heures par jour, mais aussi en été pour les randonnées débutant très tôt afin de profiter des meilleures conditions météorologiques. Le sac à dos de 30 à 40 litres doit contenir une trousse de premiers secours complète, un téléphone satellite ou balise GPS de détresse pour les zones isolées, des vivres énergétiques en quantité suffisante, et au moins deux litres d’eau par personne. Les Islandais insistent particulièrement sur l’importance d’informer quelqu’un de son itinéraire avant de partir, une mesure de sécurité vitale dans un pays où les secours peuvent mettre plusieurs heures à intervenir dans certaines régions reculées.

Snæfellsjökull, la montagne mystique

Le Snæfellsjökull occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif islandais et mondial. Ce stratovolcan de 1 446 mètres coiffé d’un glacier a été immortalisé par Jules Verne dans son roman « Voyage au centre de la Terre », où il servait de point d’entrée vers les profondeurs mystérieuses de notre planète. Situé à l’extrémité de la péninsule de Snæfellsnes, à environ 120 kilomètres au nord-ouest de Reykjavik, ce sommet domine un parc national créé en 2001 qui protège 170 kilomètres carrés de paysages volcaniques exceptionnels. La dernière éruption connue du Snæfellsjökull remonte à environ 1 800 ans, mais le volcan demeure techniquement actif et fait l’objet d’une surveillance géologique constante. Par temps clair, le glacier étincelant se distingue depuis Reykjavik, créant un point de repère visuel spectaculaire sur l’horizon occidental 🌋.

Snæfellsjökull islande

L’ascension du Snæfellsjökull représente un défi technique modéré accessible aux randonneurs avec une expérience de base en progression glaciaire. Le trajet débute généralement au parking du Sönghellir, une grotte naturelle chargée d’histoire, et nécessite environ 6 à 8 heures pour l’aller-retour complet. Les guides locaux proposent des sorties organisées de juin à septembre pour environ 200 à 300 euros par personne, incluant le matériel glaciaire nécessaire. Le glacier a considérablement reculé ces dernières décennies sous l’effet du réchauffement climatique : les études montrent une perte de volume estimée à 20% depuis 1980, et certains scientifiques prédisent sa disparition complète d’ici 2100 si les tendances actuelles se maintiennent.

Cette réalité ajoute une dimension d’urgence à toute visite, transformant chaque ascension en témoignage d’un paysage en mutation rapide. Le sommet offre des vues époustouflantes sur l’océan Atlantique parsemé d’îlots rocheux, les plages de sable noir de la côte sud, et l’intérieur montagneux de la péninsule avec ses innombrables cratères volcaniques. Les légendes islandaises associent le Snæfellsjökull à des forces spirituelles, et certains visiteurs rapportent une atmosphère particulière au sommet, comme si l’énergie tellurique de ce volcan endormi continuait de vibrer sous les pieds des randonneurs.

Meilleurs moments pour partir

Le timing d’un voyage en Islande conditionne largement la réussite des ascensions envisagées. La période estivale, de juin à août, concentre l’essentiel des conditions favorables avec des températures oscillant entre 10°C et 15°C en plaine, des jours interminables grâce au soleil de minuit, et l’accessibilité maximale des sentiers de montagne. En juin 2024, l’Islande a enregistré plus de 180 000 visiteurs, dont environ 30% ont pratiqué des activités de randonnée ou d’alpinisme. Cette affluence peut générer une certaine saturation sur les sites les plus populaires comme Landmannalaugar ou Þórsmörk, mais les sommets techniques restent relativement préservés de la foule. Les mois de juillet et août offrent les températures les plus clémentes, mais aussi davantage de précipitations avec une moyenne de 15 à 18 jours de pluie mensuelle dans le sud du pays.

Les saisons intermédiaires présentent des avantages spécifiques pour les randonneurs expérimentés. Mai et septembre offrent un compromis intéressant avec moins de touristes, des aurores boréales possibles à partir de fin août, et des conditions encore praticables sur de nombreux sommets. Les températures descendent certes davantage, avec des moyennes de 5°C à 8°C, mais l’enneigement reste généralement limité en basse altitude. L’automne islandais pare les rares zones boisées de couleurs flamboyantes, tandis que les premiers gels sculptent des motifs cristallins sur la végétation alpine.

L’hiver, de novembre à avril, transforme l’Islande en royaume arctique où seules les expéditions hivernales techniques demeurent envisageables. Les journées se réduisent à quelques heures de lumière crépusculaire, les températures plongent régulièrement en dessous de -10°C avec ressenti encore plus froid en raison du vent, et la plupart des routes de montagne ferment sous plusieurs mètres de neige. Cette période attire néanmoins une poignée d’alpinistes chevronnés en quête d’aventures extrêmes dans des conditions arctiques authentiques, où chaque sortie devient une véritable expédition nécessitant autonomie complète et préparation militaire.

Sécurité et préparation

La sécurité en montagne ne se négocie jamais, particulièrement en Islande où l’isolement et les conditions météorologiques capricieuses peuvent transformer une randonnée ordinaire en situation critique. Le site safetravel.is, géré par l’Association islandaise de recherche et de sauvetage (ICE-SAR), constitue une ressource incontournable avant toute excursion. Cette plateforme permet de consulter les prévisions météorologiques détaillées, les alertes en cours, et propose un système de déclaration d’itinéraire gratuit.

En 2023, les équipes de secours islandaises ont effectué 1 247 interventions, dont 38% concernaient des randonneurs ou alpinistes en difficulté. Ces chiffres, bien que relativement modestes compte tenu de la fréquentation touristique, soulignent l’importance d’une préparation minutieuse. Les causes principales d’intervention incluent la désorientation par brouillard épais, les chutes sur terrain glissant, l’hypothermie due à des vêtements inadaptés, et plus rarement les blessures graves lors de passages techniques.

rando et de l’hélicoptère

Plusieurs règles de bon sens doivent guider toute sortie en montagne islandaise. Ne jamais partir seul constitue la première d’entre elles, car un accident bénin peut rapidement devenir dramatique sans personne pour donner l’alerte ou apporter une aide immédiate. Vérifier les conditions météorologiques plusieurs fois par jour via les applications mobiles dédiées comme Vedur.is permet d’anticiper les changements brutaux et d’adapter son itinéraire en conséquence. Emporter systématiquement une carte topographique papier et une boussole, même en disposant d’un GPS, garantit un moyen de navigation de secours en cas de défaillance électronique.

Les batteries des smartphones se déchargent rapidement par temps froid, rendant la technologie peu fiable dans des conditions hivernales. Connaître les gestes de premiers secours et transporter une couverture de survie, un sifflet d’urgence et un briquet étanche peut littéralement sauver des vies lors de situations imprévues. Enfin, savoir renoncer représente probablement la qualité la plus importante d’un randonneur sage : si les conditions se détériorent ou si le groupe montre des signes de fatigue excessive, faire demi-tour constitue toujours la meilleure décision, le sommet attendra une prochaine occasion.

4.9/5 - (33 votes)

Ça peut vous intéresser