Les plus belles randonnées à faire en Colombie

Les plus belles randonnées à faire en Colombie

La Colombie s’impose aujourd’hui comme une destination de trekking absolument spectaculaire pour les amateurs de nature sauvage et d’aventures authentiques. Longtemps méconnue des randonneurs internationaux, cette terre de contrastes révèle désormais ses trésors montagneux, ses vallées perdues et ses sentiers ancestraux qui traversent des écosystèmes d’une richesse incroyable. Entre les sommets enneigés de la cordillère des Andes qui culminent à plus de 5000 mètres, les forêts tropicales humides où règne une biodiversité exceptionnelle, et les déserts de haute altitude baignés par une lumière irréelle, le pays offre une palette de randonnées qui satisferont aussi bien les marcheurs occasionnels que les trekkeurs les plus aguerris.

Chaque région dévoile son caractère propre, façonné par des millénaires d’histoire et par la géographie unique de ce territoire où trois cordillères parallèles découpent le paysage. Les chemins précolombiens serpentent encore à travers la jungle, témoignant du génie des civilisations anciennes qui ont peuplé ces montagnes bien avant l’arrivée des conquistadores. Aujourd’hui, parcourir ces sentiers permet non seulement de s’immerger dans des panoramas à couper le souffle, mais aussi de rencontrer des communautés indigènes qui perpétuent leurs traditions millénaires et partagent volontiers leur connaissance profonde de ces territoires sacrés.

Le climat équatorial de la Colombie garantit la possibilité de randonner pratiquement toute l’année, même si certaines périodes restent plus favorables selon les régions. Cette accessibilité temporelle, combinée à une infrastructure touristique en constante amélioration et à une sécurité retrouvée dans la plupart des zones de randonnée, fait du pays une destination de plus en plus prisée par les aventuriers du monde entier. Les statistiques du ministère du tourisme colombien montrent une augmentation de 40% des visiteurs venus spécifiquement pour les activités de montagne entre 2019 et 2024.

La Cité Perdue

Le trek vers la Ciudad Perdida représente sans conteste l’une des expériences de randonnée les plus extraordinaires du continent sud-américain. Cette cité précolombienne, construite vers l’an 800 par la civilisation Tayrona, soit environ 650 ans avant le Machu Picchu, reste accessible uniquement à pied après quatre à six jours de marche intensive à travers la Sierra Nevada de Santa Marta. Le sentier commence généralement au village de Mamey ou El Mamey, situé à environ trois heures de route depuis Santa Marta, et plonge immédiatement les randonneurs dans un environnement tropical d’une intensité remarquable.

La progression s’effectue à travers une jungle épaisse où l’humidité ambiante dépasse régulièrement les 80%, où les lianes s’entremêlent aux arbres géants, et où le chant des oiseaux tropicaux accompagne chaque pas. Les sentiers étroits longent des rivières tumultueuses qu’il faut traverser à de multiples reprises, parfois en marchant directement dans l’eau jusqu’aux genoux, offrant une fraîcheur bienvenue sous la chaleur équatoriale. Les nuits se passent dans des campements rudimentaires tenus par des familles locales, où les hamacs remplacent les tentes et où les repas traditionnels à base de riz, haricots et plantains reconstituent les forces des marcheurs épuisés.

Ciudad Perdida colombie

L’arrivée au sommet, après avoir gravi les 1200 marches de pierre originelles taillées il y a plus de douze siècles, provoque invariablement une émotion intense 😍. La cité s’étend sur environ 30 hectares de terrasses circulaires parfaitement conservées, entourées par la forêt qui a protégé ce lieu sacré pendant des siècles après son abandon. Les descendants des Tayronas, les peuples Kogui, Wiwa, Arhuaco et Kankuamo, considèrent toujours ces ruines comme un site spirituel majeur et certains d’entre eux accompagnent parfois les groupes de randonneurs pour partager leur vision du monde et leur cosmogonie fascinante.

Le trek exige une condition physique correcte car les journées comptent généralement entre six et huit heures de marche, souvent sous une chaleur écrasante et avec un taux d’humidité qui rend l’effort particulièrement éprouvant. Seules des agences agréées peuvent organiser cette randonnée, avec un nombre limité de visiteurs autorisés quotidiennement pour préserver le site. Le coût varie entre 350 et 450 dollars américains selon la saison et inclut généralement les guides, l’hébergement en campement, tous les repas et l’entrée au site archéologique lui-même.

Le parc national naturel Los Nevados

Cette réserve naturelle spectaculaire située dans la cordillère Centrale abrite certains des volcans les plus imposants de Colombie, dont le Nevado del Ruiz qui culmine à 5389 mètres, le Nevado del Tolima à 5215 mètres, et le Nevado de Santa Isabel à 4965 mètres. Le parc s’étend sur plus de 58000 hectares de paysages d’altitude allant des forêts andines couvertes de brouillard aux páramos parsemés de frailejonès, ces plantes emblématiques des hautes terres colombiennes qui ressemblent à d’étranges créatures venues d’une autre planète.

La randonnée la plus populaire mène au Nevado del Tolima en trois jours, commençant généralement depuis la localité de Juntas ou depuis la ferme La Primavera située à environ 3600 mètres d’altitude. Le premier jour conduit les trekkeurs jusqu’au camp de base La Cueva, établi à 4750 mètres, à travers des paysages lunaires où la végétation se fait de plus en plus rare et où l’air commence à se raréfier sérieusement. Le lendemain, le départ se fait avant l’aube, souvent vers trois ou quatre heures du matin, pour atteindre le sommet avant que les nuages ne viennent masquer la vue et que la neige ne devienne trop molle sous les rayons du soleil.

Los Nevados colombie

L’ascension finale traverse des champs de neige et de glace qui nécessitent l’utilisation de crampons et parfois de piolets, bien que la pente reste généralement modérée. Du sommet, par temps clair, le panorama embrasse une grande partie de la cordillère Centrale et offre des vues imprenables sur les autres volcans environnants. La descente s’effectue généralement le même jour jusqu’au camp de base, puis le troisième jour ramène les randonneurs au point de départ. Cette expédition requiert une acclimatation sérieuse à l’altitude, idéalement en passant quelques jours dans des villes comme Manizales ou Pereira situées entre 1400 et 2200 mètres avant de s’attaquer au sommet.

Pour les marcheurs moins expérimentés ou disposant de moins de temps, le parc propose des randonnées d’une journée autour de la laguna del Otún, un lac glaciaire situé à 3950 mètres d’altitude accessible depuis le secteur de Potosí. Cette marche de difficulté moyenne traverse des paysages de páramo absolument magiques où les frailejonès dominent un environnement qui semble figé dans le temps. Les chances d’observer la faune locale incluent des cerfs à queue blanche, des tapirs de montagne, et avec beaucoup de chance, le condor des Andes qui plane majestueusement au-dessus des vallées.

Le Cocuy

La Sierra Nevada del Cocuy, également appelée Sierra Nevada de Güicán, constitue la plus grande masse glaciaire de Colombie avec ses 25 kilomètres de chaîne montagneuse couronnée par 23 sommets dépassant les 5000 mètres d’altitude. Située dans la cordillère Orientale, au nord-est de Bogotá, cette région demeure relativement préservée du tourisme de masse et offre des paysages alpins d’une pureté extraordinaire qui rappellent les Alpes européens ou les montagnes de Patagonie.

Les possibilités de randonnée y sont multiples, allant des simples balades d’une journée aux treks de plusieurs jours qui permettent de traverser toute la chaîne. L’un des circuits les plus appréciés démarre du village de Güicán et conduit vers la laguna Grande de la Sierra, un lac glaciaire enchâssé à 4500 mètres d’altitude dans un cirque de pics acérés où subsistent encore quelques glaciers. Le sentier serpente d’abord à travers des vallées verdoyantes parsemées de fermes traditionnelles où paissent vaches et moutons, avant de grimper progressivement vers les zones rocheuses et dénudées de la haute montagne.

Cocuy colombie

Une autre option spectaculaire consiste à effectuer la traversée complète d’El Cocuy, un trek exigeant de cinq à sept jours qui relie le versant nord au versant sud en passant par plusieurs cols situés au-dessus de 5000 mètres. Cette aventure nécessite une excellente condition physique, une acclimatation parfaite à l’altitude et idéalement l’accompagnement d’un guide expérimenté connaissant les conditions météorologiques changeantes de la région. Les nuits se passent sous tente dans des camps établis près des lacs d’altitude, où les températures chutent régulièrement en dessous de zéro degré même en été.

Il faut noter que l’accès au parc a connu des restrictions périodiques ces dernières années en raison de tensions avec les communautés indigènes U’wa qui considèrent ces montagnes comme sacrées et craignent l’impact du tourisme sur leur territoire ancestral. Avant de planifier une visite, il est donc indispensable de vérifier auprès des autorités du parc ou des agences locales que les sentiers sont ouverts et accessibles. Quand les conditions le permettent, El Cocuy offre sans conteste certaines des randonnées les plus spectaculaires et les plus sauvages de toute la Colombie 🏔️.

La vallée de Cocora

Située dans le département du Quindío, au cœur de la zone caféière colombienne classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la vallée de Cocora propose une randonnée relativement accessible mais visuellement époustouflante. Le sentier principal forme une boucle d’environ 12 à 15 kilomètres qui peut se parcourir en cinq à sept heures selon le rythme et les pauses photographiques, car les occasions de capturer des images mémorables ne manquent absolument pas.

Le circuit commence généralement en montant vers la forêt de nuages à travers la vallée parsemée des fameux palmiers de cire, l’arbre national de Colombie qui peut atteindre jusqu’à 60 mètres de hauteur, ce qui en fait la plus grande espèce de palmier au monde. Ces géants végétaux poussent dispersés dans les prairies verdoyantes où paissent chevaux et vaches, créant un contraste visuel absolument unique qui donne à ce paysage son caractère irréel et photogénique. La lumière matinale, lorsque les brumes s’accrochent encore aux flancs des montagnes environnantes, offre des conditions parfaites pour les photographes.

Cocora colombie

Après avoir traversé la vallée, le sentier pénètre dans la forêt de nuages où l’atmosphère change radicalement, devenant plus fraîche et humide, avec une végétation luxuriante qui envahit chaque centimètre carré d’espace disponible. Le chemin longe la rivière Quindío que l’on traverse plusieurs fois sur des ponts suspendus qui oscillent légèrement sous les pas, ajoutant une touche d’aventure modérée à la randonnée. La montée progressive conduit jusqu’à la Finca La Montaña, une ferme située à environ 2750 mètres où les randonneurs peuvent se restaurer avant d’entamer la descente.

Le retour s’effectue généralement par le même itinéraire forestier puis redescend dans la vallée pour boucler le circuit, offrant une nouvelle perspective sur les palmiers géants qui se découpent maintenant différemment dans la lumière de l’après-midi. Cette randonnée convient parfaitement aux familles et aux marcheurs de niveau intermédiaire, bien que certaines sections boueuses après les pluies demandent une attention particulière. Le village de Salento, situé à une dizaine de minutes en jeep du départ du sentier, constitue une base idéale avec son architecture coloniale colorée, ses cafés accueillants et son ambiance décontractée qui attire les voyageurs du monde entier.

Conseils pratiques essentiels

Réussir ses randonnées en Colombie nécessite une préparation adaptée aux conditions particulières du pays. Voici les éléments indispensables à considérer :

  • L’acclimatation à l’altitude : ne jamais sous-estimer les effets du mal des montagnes. Prévoir plusieurs jours dans des villes d’altitude moyenne comme Bogotá (2640m) avant d’attaquer les sommets au-dessus de 4000 mètres.
  • La saison et la météo : les périodes les plus sèches s’étendent généralement de décembre à mars et de juillet à août, bien que le climat équatorial reste imprévisible. Toujours emporter des vêtements imperméables même en saison sèche.
  • Les guides locaux : pour les treks difficiles comme la Ciudad Perdida ou El Cocuy, passer par des guides certifiés garantit non seulement la sécurité mais aussi un impact positif sur les communautés locales. Les tarifs varient entre 300 et 600 dollars selon la durée et la destination.
  • L’équipement technique : crampons et piolets sont nécessaires pour les ascensions glaciaires, généralement fournis par les agences. Privilégier des chaussures de randonnée déjà rodées pour éviter les ampoules.
  • L’assurance voyage : souscrire une couverture incluant l’évacuation héliportée en cas d’urgence médicale en haute montagne. Les secours en zones reculées peuvent coûter plusieurs milliers de dollars.
  • La condition physique : s’entraîner régulièrement plusieurs mois avant le départ avec des sorties en dénivelé. Un trek comme la Ciudad Perdida accumule plus de 4000 mètres de dénivelé positif sur quatre jours.
  • Le respect des communautés : de nombreux sentiers traversent des territoires indigènes. Respecter les coutumes locales, demander l’autorisation avant de photographier les habitants, et privilégier les services locaux pour que le tourisme bénéficie directement aux populations.
  • L’eau et l’alimentation : emporter des pastilles de purification d’eau ou un filtre portable. Dans les campements, privilégier les aliments cuits et éviter les crudités pour prévenir les troubles digestifs.
  • La protection solaire : sous l’équateur, le rayonnement UV est particulièrement intense, surtout en altitude. Crème solaire haute protection, chapeau et lunettes de soleil sont absolument indispensables.

La Colombie dévoile chaque année davantage ses trésors naturels aux randonneurs en quête d’authenticité et de paysages grandioses. Des sentiers ancestraux de la Ciudad Perdida aux sommets glacés des Nevados, en passant par les vallées féeriques parsemées de palmiers géants, chaque région offre une expérience unique qui marie aventure physique, découverte culturelle et immersion dans des écosystèmes d’une richesse exceptionnelle. Avec l’amélioration continue de la sécurité et des infrastructures touristiques, le pays s’affirme désormais comme une destination de trekking majeure qui mérite amplement sa place aux côtés des classiques péruviens, boliviens ou équatoriens 🇨🇴.

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