Les plus belles randonnées à faire en Corée du Sud

Les plus belles randonnées à faire en Corée du Sud

La Corée du Sud s’impose aujourd’hui comme une destination de choix pour les amateurs de randonnée venus des quatre coins du monde. Entre montagnes majestueuses, temples bouddhistes millénaires et paysages côtiers époustouflants, ce pays offre une diversité de sentiers qui rivalise avec les destinations les plus prisées d’Asie. Contrairement aux idées reçues, la péninsule coréenne ne se résume pas à Séoul et ses gratte-ciels futuristes. Plus de 70% du territoire est recouvert de montagnes verdoyantes qui changent de visage au fil des saisons, offrant des tableaux naturels sans cesse renouvelés. 🏔️

Les Coréens eux-mêmes entretiennent une véritable passion pour la randonnée, considérée comme un art de vivre à part entière. Chaque week-end, des milliers de marcheurs investissent les sentiers avec un équipement souvent impressionnant, témoignant de l’importance accordée à cette pratique. Cette culture du hiking se transmet de génération en génération et fait partie intégrante de l’identité nationale. Les infrastructures sont remarquables avec des sentiers parfaitement balisés, des refuges bien entretenus et une signalétique souvent traduite en anglais. Pour le voyageur occidental, c’est l’assurance de découvrir des panoramas exceptionnels dans des conditions optimales de sécurité.

Le printemps dévoile des cerisiers en fleurs qui transforment les chemins de montagne en couloirs féériques, tandis que l’automne pare les forêts de teintes flamboyantes allant du rouge au doré. L’hiver offre des paysages enneigés d’une pureté cristalline, parfaits pour les randonneurs aguerris en quête de solitude. L’été, malgré la chaleur et l’humidité, révèle une végétation luxuriante et des cascades rafraîchissantes qui jalonnent les parcours. Cette variété saisonnière permet de redécouvrir les mêmes sentiers sous des angles totalement différents, justifiant plusieurs voyages pour les passionnés.

Le parc national de Seoraksan

Situé dans la province de Gangwon, le parc national de Seoraksan représente sans conteste le joyau des espaces naturels coréens. Classé réserve de biosphère par l’UNESCO depuis 1982, ce massif granitique attire plus de trois millions de visiteurs chaque année. Les pics déchiquetés qui s’élancent vers le ciel créent un décor spectaculaire où se nichent temples anciens et ermitages isolés. La biodiversité y est exceptionnelle avec plus de 1400 espèces végétales et une faune préservée incluant des ours noirs asiatiques, espèce menacée ailleurs en Asie.

Le sentier menant au Daechongbong Peak, point culminant à 1708 mètres d’altitude, constitue l’itinéraire phare du parc. Cette ascension exigeante de 8 à 10 heures demande une bonne condition physique mais récompense l’effort par des panoramas vertigineux sur la mer de l’Est et les vallées environnantes. Les premiers rayons du soleil embrasent les roches granitiques dans un spectacle naturel que les photographes viennent immortaliser depuis des décennies. Le chemin traverse différents écosystèmes forestiers avant d’atteindre la zone alpine où seuls les pins courbés par le vent parviennent à survivre. Des chaînes métalliques sécurisent les passages les plus techniques, permettant aux randonneurs de progresser en toute confiance.

Seoraksan corée du sud

Pour ceux qui recherchent une balade plus accessible, le parcours jusqu’au temple Sinheungsa et la statue du Bouddha de bronze géant offre une immersion culturelle enrichissante. Ce trajet familial de 2 heures serpente à travers une forêt de feuillus centenaires où l’on croise régulièrement des écureuils et des oiseaux forestiers. Le temple lui-même, reconstruit après la guerre de Corée, témoigne de la résilience du patrimoine bouddhiste coréen. Les moines y perpétuent des rituels ancestraux dans une atmosphère empreinte de sérénité. La vue depuis le temple Gwongeumseong, accessible par téléphérique pour les moins sportifs, embrasse l’ensemble du massif dans toute sa splendeur. Les rochers aux formes étranges qui parsèment le paysage ont inspiré de nombreuses légendes locales transmises oralement depuis des siècles.

L’île de Jeju et le mont Hallasan

Jeju, cette île volcanique subtropicale au sud de la péninsule, mérite à elle seule un voyage dédié. Le mont Hallasan, volcan endormi culminant à 1950 mètres, domine majestueusement ce territoire inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Contrairement aux montagnes continentales, Hallasan présente des caractéristiques uniques liées à son origine volcanique avec un cratère sommital abritant le lac Baengnokdam. Les Coréens considèrent l’ascension de ce sommet comme un véritable pèlerinage que tout randonneur se doit d’accomplir au moins une fois dans sa vie.

Plusieurs itinéraires permettent d’atteindre le sommet, le plus populaire étant le sentier Seongpanak qui s’étend sur 9,6 kilomètres. Cette approche relativement douce grimpe progressivement à travers une forêt primaire où poussent des espèces végétales endémiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur la planète. Le parcours nécessite environ 4 heures et demie à la montée pour un dénivelé de 1350 mètres, soit un effort soutenu mais accessible aux randonneurs réguliers. Les refuges jalonnant le chemin offrent des points de repos bienvenus et permettent d’échanger avec d’autres marcheurs venus du monde entier. En saison, les fleurs alpines tapissent les pentes de couleurs vives créant un contraste saisissant avec le noir des roches volcaniques. 🌸

Hallasan corée du sud

Le cratère sommital révèle un paysage lunaire absolument fascinant où règne un silence presque religieux. Par temps clair, la vue s’étend jusqu’aux côtes coréennes continentales situées à plus de 80 kilomètres au nord. Le lac de cratère change de couleur selon l’heure et la luminosité, passant du bleu profond au vert émeraude. Beaucoup de randonneurs choisissent de partir avant l’aube pour assister au lever du soleil depuis le sommet, moment magique où les premières lueurs caressent l’océan environnant. La descente par le sentier Gwaneumsa, plus abrupt et technique, offre une perspective différente et permet de boucler une traversée complète du volcan.

L’île propose également le sentier côtier Olle, un réseau de 26 routes totalisant 425 kilomètres qui font le tour complet de Jeju. Ces chemins empruntent d’anciennes voies utilisées par les pêcheurs et agriculteurs, traversant villages traditionnels, falaises volcaniques et plages de sable noir. Chaque section peut se parcourir indépendamment en une journée, permettant d’adapter l’effort à ses capacités. Les marqueurs orange et bleu guident les marcheurs à travers des paysages d’une diversité étonnante où se mêlent champs de thé, bosquets de mandariniers et formations rocheuses sculptées par l’érosion marine.

Les sentiers du parc national de Jirisan

Le Jirisan, considéré comme la montagne mère de la Corée, occupe une place particulière dans le cœur des Coréens. Ce massif étendu sur trois provinces abrite le tout premier parc national du pays créé en 1967. Ses 483 kilomètres carrés de nature sauvage recèlent des trésors naturels et culturels d’une richesse incomparable. La traversée intégrale du Jirisan représente l’un des défis majeurs pour les randonneurs chevronnés, nécessitant 3 à 4 jours d’effort soutenus à travers des terrains variés.

Le sentier principal s’étire sur 45 kilomètres entre Hwaeomsa à l’ouest et Daeseongri à l’est, franchissant neuf cols majeurs et plusieurs sommets dont le Cheonwangbong à 1915 mètres. Cette aventure exigeante traverse des forêts anciennes où subsistent des arbres millénaires témoins d’époques révolues. Les refuges de montagne permettent de passer la nuit en altitude, offrant des conditions spartates mais authentiques qui renforcent le sentiment d’immersion totale. Les rencontres avec la faune locale, notamment les sangliers et les cerfs sikkas, ponctuent régulièrement les journées de marche. La flore remarquable compte plus de 1100 espèces végétales dont certaines possèdent des vertus médicinales reconnues depuis l’Antiquité.

Jirisan  corée du sud

Pour les randonneurs disposant de moins de temps, l’ascension du Cheonwangbong depuis le temple Ssanggye-sa constitue une alternative formidable. Ce parcours de 14 kilomètres aller-retour demande une journée complète mais offre une expérience condensée de la majesté du Jirisan. Le temple bouddhiste lui-même, fondé au 8ème siècle, mérite qu’on s’y attarde pour admirer son architecture préservée et ses trésors nationaux. Les moines accueillent volontiers les visiteurs et partagent parfois le thé dans une hospitalité toute coréenne. La montée progressive dévoile différents étages de végétation jusqu’à atteindre la zone alpine dénudée où le vent façonne les derniers arbres en sculptures naturelles.

Le Jirisan revêt également une dimension spirituelle profonde pour les Coréens qui y voient une montagne sacrée. De nombreux ermitages parsèment les flancs du massif, refuges de moines en quête de méditation et d’éveil. Les sentiers secondaires menant à ces lieux retirés offrent des randonnées paisibles loin de l’affluence des axes principaux. Les sources d’eau pure jaillissant du sol rocheux sont réputées pour leurs propriétés bienfaisantes et constituent des pauses rafraîchissantes bienvenues.

Le parc national de Bukhansan aux portes de Séoul

Difficile d’imaginer qu’à seulement quelques stations de métro du centre de Séoul se dresse le parc national de Bukhansan, oasis de verdure encerclé par l’urbanisation galopante. Avec plus de cinq millions de visiteurs annuels, il détient le record mondial de fréquentation pour un parc national, témoignant de l’attachement des Séoulites à la nature. Les pics granitiques caractéristiques offrent des ascensions techniques prisées des grimpeurs tout en proposant des sentiers accessibles aux familles.

Le sommet du Baegundae, point culminant à 836 mètres, se mérite après une grimpée ardue de 3 à 4 heures depuis l’entrée principale. Les chaînes et cordes installées sur les passages rocheux demandent une certaine agilité mais rendent l’ascension possible pour la majorité des randonneurs motivés. La récompense se matérialise par une vue panoramique saisissante sur la mégalopole de Séoul étalée dans la plaine, contraste saisissant entre nature et civilisation. Par temps clair, on distingue la rivière Han serpentant entre les gratte-ciels et jusqu’aux montagnes lointaines délimitant la zone démilitarisée au nord.

Bukhansan corée du sud seoul

Le parc abrite également de magnifiques temples historiques comme le Doseonsa, fondé en 862, qui offre une plongée dans le patrimoine bouddhiste coréen. La randonnée jusqu’à ce sanctuaire emprunte un vallon ombragé bordé de ruisseaux et cascades créant une ambiance apaisante. Les érables et ginkgos qui jalonnent le chemin explosent de couleurs à l’automne, transformant le parcours en véritable galerie d’art naturelle. Les moines résidents perpétuent les traditions séculaires et organisent parfois des programmes de temple stay permettant aux visiteurs de s’initier à la vie monastique.

La forteresse de Bukhan, construite sous la dynastie Joseon au 17ème siècle pour protéger la capitale des invasions, ceinture une partie du massif sur plus de 9 kilomètres. Suivre ce rempart historique constitue une randonnée fascinante alliant découverte culturelle et panoramas exceptionnels. Les portes et tours de guet restaurées témoignent du génie architectural de l’époque et offrent des belvédères naturels sur les environs. Cette balade de difficulté moyenne convient parfaitement pour une première immersion dans la randonnée coréenne, combinant exercice physique et enrichissement culturel.

Conseils pratiques pour randonner en Corée du Sud

Randonner en Corée du Sud nécessite quelques préparations spécifiques pour profiter pleinement de l’expérience. Le système de transport public extrêmement efficace permet d’accéder facilement aux points de départ des randonnées, même depuis Séoul. Des bus directs relient les principales villes aux entrées des parcs nationaux selon des horaires réguliers et fiables. L’application Naver Maps s’avère indispensable pour planifier ses déplacements et trouver les arrêts appropriés, fonctionnant souvent mieux que Google Maps sur le territoire coréen.

Concernant l’équipement, les Coréens prennent la randonnée très au sérieux et arborent fréquemment des tenues techniques colorées complètes. Toutefois, pour le visiteur étranger, des chaussures de marche robustes, des vêtements en couches et un sac à dos confortable suffisent amplement. N’oubliez pas d’emporter suffisamment d’eau car si certains sentiers disposent de fontaines, d’autres en sont dépourvus. Les bâtons de randonnée peuvent s’avérer utiles sur les parcours techniques avec beaucoup de dénivelé. Une trousse de premiers soins basique et un téléphone chargé complètent l’équipement minimum recommandé.

corée du sud randonnee

Les refuges de montagne dans les grands parcs comme le Jirisan ou le Seoraksan nécessitent une réservation préalable obligatoire, particulièrement durant les périodes de forte affluence. Ces hébergements spartiates offrent un toit et des couvertures mais demandent d’apporter son propre sac de couchage et sa nourriture. Le système de réservation en ligne peut paraître complexe pour les non-coréanophones, aussi est-il conseillé de s’y prendre plusieurs semaines à l’avance et éventuellement de solliciter l’aide d’un hôtel ou d’une agence locale. Le camping sauvage est strictement interdit dans les parcs nationaux pour préserver l’environnement fragile. 🏕️

La météo montagnarde coréenne change rapidement et peut réserver des surprises même aux randonneurs expérimentés. Consultez les prévisions locales avant chaque sortie et n’hésitez pas à reporter ou écourter une randonnée si les conditions se dégradent. Les orages estivaux peuvent être violents et dangereux en altitude, tandis que le brouillard épais réduit drastiquement la visibilité. En hiver, certains sentiers ferment pour des raisons de sécurité liées à la neige et au verglas. Les panneaux d’information aux entrées des parcs fournissent des renseignements actualisés sur l’état des sentiers.

Culturellement, quelques règles de courtoisie facilitent l’intégration parmi les randonneurs locaux. Saluer les personnes croisées d’un simple hochement de tête ou d’un « annyeonghaseyo » est apprécié. Les Coréens marchent généralement en groupes et peuvent paraître bruyants mais cette convivialité fait partie de leur culture du hiking. Respecter l’environnement va de soi : emportez tous vos déchets, restez sur les sentiers balisés et n’arrachez aucune plante. Les temples demandent une tenue décente couvrant épaules et genoux, ainsi qu’un comportement respectueux des lieux de culte.

La barrière linguistique peut sembler intimidante mais elle ne devrait pas freiner vos projets de randonnée. Dans les zones touristiques et les parcs majeurs, la signalétique est traduite en anglais et certains rangers parlent les bases de la langue. Les applications de traduction instantanée rendent les échanges possibles même sans parler coréen. Les Coréens se montrent généralement très serviables envers les visiteurs étrangers et n’hésitent pas à aider en cas de difficulté.

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