L’alpinisme français brille particulièrement en cette année 2025 grâce à un nom qui résonne dans toutes les vallées des Alpes et de l’Himalaya : Benjamin Védrines. À seulement 33 ans, ce guide de haute montagne originaire de Châtillon-en-Diois incarne une nouvelle génération d’alpinistes qui repoussent sans cesse les limites du possible. Après avoir réalisé la première ascension mondiale du Jannu Est au Népal en octobre 2025, Védrines ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son appétit pour l’inconnu et sa passion dévorante pour les sommets vierges alimentent déjà de nouveaux rêves d’expéditions qui promettent d’être tout aussi spectaculaires. ⛰️
Cet athlète hors norme fascine autant par sa polyvalence que par son approche révolutionnaire de l’alpinisme. Entre records de vitesse vertigineux, ouvertures de nouvelles voies en terrain hostile et vols en parapente depuis des sommets mythiques, Védrines a construit une carrière aussi impressionnante qu’inspirante. Mais que nous réserve-t-il pour les mois à venir ? Quels sont les défis qu’il s’apprête à relever et comment se prépare-t-il à ces nouvelles aventures himalayennes ? Plongeons dans l’univers fascinant de cet alpiniste d’exception qui continue d’écrire l’histoire de l’alpinisme moderne.
- Le Jannu Est, l’exploit qui change tout
- L’Anidesh Chuli, une mise en bouche avant le grand défi
- Des projets himalayens qui se dessinent
- L’Alaska et les Rocheuses dans le viseur
- Les Alpes, son terrain d’entraînement privilégié
- La philosophie d’un alpiniste moderne
- Vivre de sa passion, un équilibre précaire
- L’importance de la cordée et des partenaires
- FAQ – Tout savoir sur Benjamin Védrines
Le Jannu Est, l’exploit qui change tout
Le 15 octobre 2025 restera gravé dans les annales de l’alpinisme mondial. Ce jour-là, Benjamin Védrines et son fidèle compagnon de cordée Nicolas Jean ont accompli ce que treize expéditions avant eux n’avaient jamais réussi : atteindre le sommet du Jannu Est. Cette pyramide de 7 468 mètres d’altitude, située dans la région reculée du Kangchenjunga à l’extrême est du Népal, représentait l’un des derniers grands défis de l’alpinisme contemporain. La face nord de ce monstre de glace et de roche s’élève sur plus de 2 250 mètres de dénivelé, offrant des pentes vertigineuses et des conditions extrêmes qui ont découragé les plus grands noms de la discipline depuis les années 1990.
L’ascension a été réalisée en style alpin pur, sans oxygène, sans cordes fixes, et sans assistance extérieure. Pendant deux jours et demi, les deux Français ont affronté une neige profonde qui les engloutissait jusqu’aux hanches, un froid polaire qui testait leur résistance mentale, et des pentes d’une raideur effrayante. Les 500 derniers mètres ont été particulièrement éprouvants, transformant chaque pas en une bataille contre les éléments et contre l’épuisement. Benjamin Védrines a décrit cette réalisation comme « l’ascension d’une vie », un exploit qui couronne des mois de préparation méticuleuse entre le massif du Mont-Blanc et les vallées népalaises.
Cette victoire sur le Jannu Est n’est pas arrivée du premier coup. En 2024, Védrines avait déjà tenté l’ascension avec Nicolas Jean et Léo Billon. L’équipe française avait montré un potentiel prometteur en escaladant la moitié de la paroi dès le premier jour. Malheureusement, au deuxième jour, Léo Billon avait commencé à présenter des symptômes inquiétants d’œdème cérébral, avec des maux de tête violents et une fatigue extrême. À 6 700 mètres d’altitude, la cordée avait pris la décision difficile mais sage d’abandonner pour éviter le pire. Cette année, sans Billon mais avec une détermination renforcée, Védrines et Jean sont revenus plus affûtés, plus patients, et finalement victorieux. 🏔️
L’Anidesh Chuli, une mise en bouche avant le grand défi
Avant de s’attaquer au redoutable Jannu Est, Benjamin Védrines et Nicolas Jean avaient besoin de tester leurs capacités et de parfaire leur acclimatation. Le 26 septembre 2025, ils ont réalisé la première ascension mondiale de l’Anidesh Chuli, également connu sous le nom poétique de « White Wave ». Ce sommet de 6 808 mètres, encore vierge malgré plusieurs tentatives d’équipes étrangères les années précédentes, leur a offert le terrain d’entraînement idéal.
Coincé entre des géants himalayens, l’Anidesh Chuli n’avait jamais reçu l’attention qu’il méritait. Pourtant, comme l’a souligné Védrines sur ses réseaux sociaux, la scénographie de cette montagne est splendide. On y grimpe autant qu’on y contemple les sommets environnants, dans une atmosphère de solitude absolue qui rappelle pourquoi l’alpinisme conserve cette magie particulière. Seuls au camp de base depuis un mois, les deux alpinistes ont savouré cette ascension comme un retour aux sources, loin des foules et du bruit médiatique.
Cette première mondiale leur a permis de valider leur condition physique, de tester leur matériel dans des conditions réelles, et surtout d’observer leurs limites respectives. Védrines a reconnu que le terrain s’était révélé plus laborieux que prévu, ce qui l’a amené à réévaluer prudemment leurs chances de succès sur le Jannu Est. Cette humilité et cette capacité d’analyse sont caractéristiques de son approche : jamais de précipitation, toujours une évaluation rigoureuse des risques. Le sommet face à eux lors de cette ascension n’était autre que leur objectif principal, le Jannu Est, un rappel constant de l’enjeu qui les attendait quelques semaines plus tard.
Des projets himalayens qui se dessinent
Maintenant que le Jannu Est est conquis, Benjamin Védrines ne compte certainement pas ranger ses crampons et son piolet dans un placard. L’alpiniste drômois possède ce qu’il appelle lui-même un « taux de satiété encore assez élevé » – autrement dit, un appétit insatiable pour de nouveaux défis. Dans plusieurs interviews accordées au fil de l’année 2025, il a laissé transparaître ses ambitions futures, même si les détails précis restent parfois volontairement flous jusqu’à ce que les projets se concrétisent.
L’alpiniste a notamment évoqué son désir de retourner au Pakistan, théâtre de certains de ses plus grands exploits mais aussi de ses moments les plus difficiles. C’est là-bas, sur les pentes du K2 en 2022, qu’il a vécu une expérience traumatisante en perdant connaissance à 8 400 mètres d’altitude, victime d’une hypoxie sévère. Sauvé in extremis par d’autres alpinistes, notamment le guide italien François Cazanelli, Védrines a mis cette mauvaise expérience « entre parenthèses » pendant un temps. Mais en 2024, il est revenu sur le K2 pour y établir un record de vitesse en moins de 11 heures et réaliser le premier vol en parapente depuis son sommet.

Au-delà de la simple répétition de sommets déjà gravis, Védrines rêve surtout d’ouvrir de nouvelles voies dans les grandes chaînes himalayennes. Il considère cela comme « le Graal » de l’alpinisme : se retrouver face à une paroi raide, vierge de toute trace humaine, et devoir inventer son propre chemin vers le sommet. Cette approche correspond parfaitement à sa philosophie de l’alpinisme, où l’inconnu représente « l’essence même » de ce qui l’anime. Plusieurs sommets de plus de 7 500 mètres figureraient sur sa liste de projets, mais Védrines préfère garder une certaine discrétion tant que les autorisations et la logistique ne sont pas finalisées.
L’Alaska et les Rocheuses dans le viseur
Si l’Himalaya occupe une place centrale dans les ambitions de Benjamin Védrines, d’autres massifs montagneux attisent également sa curiosité. En avril 2025, il avait prévu un voyage en Amérique du Nord pour grimper dans les Rocheuses canadiennes et améliorer son anglais. Une blessure à l’ischio-jambier l’a contraint à reporter ce départ, mais ce n’était que partie remise. L’alpiniste prévoyait ensuite de s’envoler pour l’Alaska en mai 2025, avec un objectif ambitieux : gravir les 3 000 mètres de l’éperon Cassin au Denali en un temps record.
Le Denali, également connu sous le nom de mont McKinley, est le toit de l’Amérique du Nord avec ses 6 190 mètres d’altitude. L’éperon Cassin, du nom du célèbre alpiniste italien Riccardo Cassin qui l’a ouvert en 1961, représente l’une des voies les plus techniques et engagées de cette montagne mythique. Pour Védrines, ce serait l’occasion de confronter son style d’alpinisme rapide et léger aux conditions arctiques de l’Alaska, où les tempêtes peuvent durer des jours et où les températures descendent régulièrement en dessous de -40°C.

L’alpinisme de vitesse dans les grandes parois constitue l’une des spécialités de Védrines. Il ne s’agit pas simplement de courir en montagne, mais de maîtriser parfaitement son corps, son matériel et ses émotions pour évoluer rapidement en terrain extrême tout en maintenant une marge de sécurité suffisante. Cette approche nécessite des années d’entraînement, une condition physique exceptionnelle, et surtout une connaissance intime de ses propres limites. Le Denali représenterait un nouveau terrain de jeu pour exprimer ce talent particulier. 🎿
Les Alpes, son terrain d’entraînement privilégié
Entre deux expéditions lointaines, Benjamin Védrines reste profondément attaché aux Alpes françaises, et particulièrement au massif des Écrins qu’il considère comme une « belle école pour les grandes entreprises ». Installé dans la vallée de Serre-Chevalier dans les Hautes-Alpes, il dispose d’un formidable terrain d’entraînement à portée de main. Le Briançonnais offre selon lui « un superbe terrain de jeux » avec un rocher particulier et de très belles montagnes où accumuler l’expérience nécessaire pour les grands défis himalayens.
En 2025, Védrines a multiplié les exploits alpins avec une intensité remarquable. Entre le 17 et le 21 février, il a réalisé la première ascension en solo auto-assuré de la voie Base sur la face ouest du petit Dru, une des voies les plus techniques et engagées du massif du Mont-Blanc. Cette ascension de cinq jours en paroi, cotée ED4, 7a, M8+, représentait un projet qui le « hantait » depuis des années. Il s’agit d’une voie ouverte en 2021 par le Groupe militaire de haute montagne, un itinéraire d’une difficulté extrême que Védrines a décrit comme « l’une des plus folles » de sa carrière.

En avril et mai 2025, l’alpiniste a également réalisé avec Nicolas Jean une traversée remarquable du massif du Mont-Blanc en trois jours, enchaînant des descentes à ski sur des pentes raides : la face nord de la Lée Blanche, les dômes de Miage et de l’aiguille de Bionnassay, la Brenva, le Gervasutti au Tacul, et bien d’autres itinéraires techniques. Le 24 mai 2025, il a même établi un nouveau record du Mont-Blanc aller-retour depuis l’église de Chamonix en 4 heures 54 minutes et 41 secondes, à ski, devançant de trois minutes le précédent record de Kilian Jornet qui l’avait réalisé à pied. Ces performances alpines ne sont pas de simples records de vanité, mais des préparations essentielles pour les expéditions plus ambitieuses à venir.
La philosophie d’un alpiniste moderne
Ce qui distingue Benjamin Védrines de nombreux autres alpinistes de haut niveau, c’est sa philosophie de l’alpinisme profondément réfléchie. Dans ses interviews, il évoque régulièrement cette recherche de « mise en danger consciente » qui lui apporte plus que de vivre dans une bulle protégée où rien ne se passe. Pour lui, ces moments intenses où l’on ressent la vie de manière plus aiguë permettent de se découvrir vraiment. « Il vaut mieux vivre dans du relief que dans un calme plat », affirme-t-il avec conviction.
Cette quête de sensations fortes s’accompagne néanmoins d’une maturité croissante. L’incident du K2 en 2022 lui a enseigné l’importance d’être « beaucoup plus vigilant » même avec de l’acclimatation et sur des bases de réussite. Son côté obsessionnel l’avait poussé trop loin ce jour-là, enchaînant le K2 après l’ascension sans oxygène du Broad Peak. Aujourd’hui, il s’efforce d’équilibrer ses jugements et d’éviter de confondre vitesse et précipitation. « Je compte bien vivre vieux ! », rappelle-t-il souvent, conscient que chaque expédition en haute altitude comporte des risques mortels.

L’alpiniste reconnaît également les difficultés inhérentes à son mode de vie. Le cheminement vers l’excellence peut conduire à une forme de solitude, car avec les années, le fossé se creuse avec la plupart des autres alpinistes. Beaucoup de ses confrères prennent la voie familiale ou professionnelle et sont obligés d’abandonner leurs rêves d’adolescent. Rares sont ceux qui, comme Védrines, choisissent une direction plus instable nécessitant de trouver des sponsors, d’être imaginatif, de créer des projets sans certitude de réussir. Cette solitude fait partie du prix à payer pour repousser constamment ses limites. 💪
Vivre de sa passion, un équilibre précaire
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, vivre de l’alpinisme professionnel reste un défi économique considérable. Benjamin Védrines fait partie d’une minorité d’alpinistes français qui parviennent à en vivre à l’année, mais cela nécessite une gestion permanente des sponsors et des projets. En 2024, il avouait recevoir environ 15 000 euros de sa marque principale (The North Face) plus 5 000 euros de frais pour partir en expédition, alors qu’une expédition au Pakistan lui coûtait environ 10 000 euros tout compris.
« Par rapport au temps que je passe et ce que je gagne finalement, ce n’est pas rentable pour l’instant », admettait-il avec franchise. Sa stratégie consiste à voir sur le long terme, en espérant que son investissement finira par payer. En 2025, sa situation s’est améliorée avec le passage au statut « Europe » chez The North Face, avec un budget de 25 000 euros brut à l’année. La marque lui laisse également carte blanche sur ses projets, reconnaissant la valeur médiatique et inspirante de ses exploits.
Cette liberté créative est précieuse pour un athlète comme Védrines qui ne manque pas d’imagination. Il passe quasiment tout son temps à s’entraîner, gérer ses relations avec les sponsors, créer de nouveaux projets sur le long terme et gérer ceux d’avant. C’est un travail à temps plein qui s’ajoute à son activité de guide de haute montagne au sein de la compagnie Oisans-Écrins. Cette double casquette lui permet de maintenir un lien avec l’alpinisme plus classique tout en poursuivant ses projets personnels les plus ambitieux.
L’importance de la cordée et des partenaires
Si Benjamin Védrines réalise régulièrement des exploits en solitaire, il accorde une importance capitale à la notion de cordée et de partenariat. Nicolas Jean, son plus fidèle compagnon des pentes raides et des ouvertures dans les Écrins, représente bien plus qu’un simple coéquipier. Leur complicité forgée au fil des années leur permet d’enchaîner des performances exceptionnelles, comme le démontre leur succès sur le Jannu Est. Védrines évoque d’ailleurs son désir de « remettre les valeurs de la cordée au goût du jour », dans un monde de l’alpinisme parfois trop centré sur les performances individuelles.
Léo Billon, membre du Groupe militaire de haute montagne et originaire de la Drôme comme Védrines, constitue un autre partenaire de confiance, particulièrement pour les faces nord alpines. En janvier 2024, leur enchaînement Drus-Droites-Jorasses en trois jours avait fait la couverture du magazine Vertical qui les qualifiait d' »alpinistes du futur ». Cette cordée française avait démontré une efficacité redoutable, gravissant la face nord des Drus par la voie des guides en moins de 10 heures (une première à la journée), puis enchaînant avec d’autres faces mythiques.
Trouver des compagnons de cordée avec la même « activation du risque » n’est pas toujours évident, comme le reconnaît Védrines. Chacun possède sa propre perception du danger acceptable, et ces différences peuvent créer des tensions lors d’expéditions exigeantes. L’expérience acquise au fil des années lui permet désormais de mieux cerner avec qui il peut partager telle ou telle aventure. Ses partenaires de cordée savent qu’avec lui, il faut être prêt à saisir les fenêtres météo favorables sans hésitation, tout en conservant la lucidité nécessaire pour renoncer si les conditions deviennent trop dangereuses. ⚡
FAQ – Tout savoir sur Benjamin Védrines
Qui est Benjamin Védrines ? Benjamin Védrines est un alpiniste et guide de haute montagne français né le 25 juin 1992 à Die dans la Drôme. Il est considéré comme l’un des meilleurs alpinistes de sa génération, spécialisé dans l’alpinisme rapide et les ouvertures de nouvelles voies. Il a réalisé notamment la première ascension du Jannu Est au Népal en octobre 2025 et établi plusieurs records de vitesse sur des sommets de plus de 8 000 mètres.
Quels sont les principaux exploits de Benjamin Védrines ? Parmi ses réalisations majeures figurent la première ascension du Jannu Est (7 468 m) en octobre 2025, le record de vitesse sur le Broad Peak (8 051 m) en 7h28 en 2022, le premier vol en parapente depuis le sommet du K2, la première ascension en solo de la voie Base au petit Dru en février 2025, et de nombreux records de vitesse dans les Alpes. Il a également ouvert plusieurs nouvelles voies en Himalaya et dans les Alpes.
Comment Benjamin Védrines se prépare-t-il pour ses expéditions ? Védrines consacre quasiment tout son temps à l’entraînement physique intense, combinant escalade, ski de randonnée, vélo et courses en montagne. Il prépare méticuleusement chaque expédition en étudiant les images satellites, les cartes topographiques et les récits d’ascensions précédentes. Il effectue également des périodes d’acclimatation rigoureuses, comme son mois passé au Népal avant le Jannu Est. Sa préparation mentale est tout aussi importante que sa condition physique.
Quels sont les prochains projets de Benjamin Védrines ? Bien que les détails précis restent souvent confidentiels jusqu’à leur concrétisation, Védrines a évoqué son désir de retourner au Pakistan pour ouvrir de nouvelles voies, de se rendre en Alaska pour gravir l’éperon Cassin au Denali, et de continuer à repousser les limites de l’alpinisme rapide dans les Alpes. Il rêve particulièrement d’ouvrir des itinéraires inédits sur des sommets vierges de plus de 7 500 mètres dans l’Himalaya.
Combien gagne un alpiniste professionnel comme Benjamin Védrines ? En 2024, Védrines recevait environ 15 000 euros annuels de son sponsor principal plus 5 000 euros de frais d’expédition, mais une expédition au Pakistan lui coûtait environ 10 000 euros. En 2025, son budget est passé à 25 000 euros brut annuels avec The North Face. Il complète ses revenus par son activité de guide de haute montagne. Comme il le reconnaît lui-même, ce n’est pas encore vraiment rentable par rapport au temps investi, mais il mise sur le long terme.
Pourquoi Benjamin Védrines pratique-t-il l’alpinisme de vitesse ? Pour Védrines, la vitesse n’est pas une fin en soi mais un moyen d’expression de son talent et de sa maîtrise technique. L’alpinisme rapide permet de réduire l’exposition aux dangers objectifs (chutes de pierres, avalanches, conditions météorologiques) en passant moins de temps dans les zones dangereuses. Il possède naturellement une grande capacité d’endurance et une facilité à évoluer rapidement en altitude, talents qu’il souhaite exploiter tant qu’il est dans sa période de forme optimale.
Benjamin Védrines grimpe-t-il toujours en solitaire ? Non, Védrines alterne entre ascensions en solitaire et en cordée selon les projets. Il apprécie particulièrement de grimper avec ses partenaires réguliers comme Nicolas Jean et Léo Billon, avec qui il partage une complicité et une confiance absolues. Il considère que « les valeurs de la cordée » méritent d’être remises au goût du jour dans l’alpinisme moderne. Certains objectifs se prêtent mieux au solo, d’autres nécessitent le travail d’équipe.
Comment Benjamin Védrines gère-t-il les risques en haute montagne ? Védrines insiste sur le fait qu’il recherche une « mise en danger consciente » et non une prise de risque inconsidérée. Il prépare méticuleusement chaque projet, évalue constamment les conditions, et n’hésite pas à renoncer si la situation devient trop dangereuse. L’incident du K2 en 2022, où il a perdu connaissance à 8 400 mètres, lui a enseigné l’importance d’une vigilance accrue. Il affirme vouloir « vivre vieux » et cherche à équilibrer ses jugements entre ambition et prudence.
